Un paysan indigné se dresse contre les SAFER

Le Lot en Action n°74, par Pierrette & Bernard Dhermy et Bluboux.

lea-n-74-une.jpgNotre société va mal et le monde paysan, qui n'en est qu’un des reflets, n'échappe pas à la règle. Pourtant se nourrir sainement est un de nos besoins les plus fondamentaux. L'autonomie alimentaire de la France n'est que de cinq jours (trois en Grande-Bretagne), alors que l'agriculture française fournit 20% de la production européenne globale... Les paysans disparaissent les uns après les autres : suicide, retraite, mise en liquidation de leur ferme… laissant la place à des exploitations de plus en plus grandes, voire gigantesques, n'étant plus des fermes mais de colossales usines à bouffe, qui spéculent et qui n’ont plus rien à voir avec les paysans qui vendent leurs produits de qualité sur nos petits marchés. Il semble que le combat des ouvriers qui défendent leur usine, des retraités qui défendent leur pension, des artisans leur outil de travail et des paysans se rejoignent, ils veulent vivre du revenu de leur travail, et ne pas rejoindre la cohorte des sans emploi, des sans ressources, des sans logis…

Dans le Lot, la Chambre d'Agriculture et la SAFER sont devenues des outils uniquement au service de la vision ultra productiviste de la FNSEA et de beaucoup de nos élus. Et, facteur des plus inquiétants, il devient difficile de trouver une réelle motivation et implication des paysans « militants » à porter une vision solidaire et humaine de l'agriculture de façon concertée et efficace. Plus de 70 dossiers d'installation sont en souffrance à l'ADEAR du Lot, tous des « sans terre ». 70 installations dans le Lot, cela signifierait 70 familles durablement fixées dans nos petits villages, des écoles et des magasins de proximité sauvés... 70 personnes qui voudraient vivre du fruit de leur travail.

Un homme se dresse contre ces incohérences et dénonce particulièrement les méthodes de fonctionnement de la SAFER. Patrice Ravet, paysan gramatois installé à la « ferme en paille », que nos lecteurs assidus connaissent bien, touché directement par l'inique décision de l'organisme qui est censé faciliter l'installation des jeunes paysans, témoigne dans nos colonnes (ci-dessous). Il lance un appel et s'engage dans une lutte qu'il compte mener jusqu'au bout, c'est à dire faire changer le mode de fonctionnement des SAFER en France. Avec ce combat, Patrice souhaite re-mobiliser le monde paysan et, bien au-delà, tous les citoyens contre l'implacable logique des marchés financiers, qui redistribuent les bénéfices aux ultra-riches et laissent crever les moins aisés. Les humains ne sont pas de simples machines à consommer, et encore moins une marchandise.
Jusqu’où faudra t-il que Patrice aille : mettre la clé sous la porte ? Vider sa bergerie ? Se pendre à une poutre ? Ou entamer une grève de la faim pour faire entendre raison ?
En tous cas, sa motivation est à la hauteur de son indignation et rien ne l'arrêtera.

Pour lire lea suite et le témoignage de Patrice, précipitez-vous chez votre marchand de journaux (LEA du 20 septembre 2013).

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