Le Lot en Action, par Michel Lablanquie, mis en ligne le 22 février 2014
Au dessus de Saint-Céré, en haut de la colline du "Pech", la société Free est en train d’installer quatre antennes 4G sur un pylône mis en place en 1999 par Bouygues Telecom.Contrairement aux obligations légales, Free n'a pas jugé utile d’en informer la municipalité qui n’a reçu aucune déclaration préalable, si l’on en croît le maire M. Destic.
Pourtant, dans le "Mémento à l'usage des maires - Guide des relations entre opérateurs et communes"1, co-édité en 2007 par l'Association des Maires de France et l'Association française des opérateurs mobiles, il est stipulé :
« Pour toute installation sur le territoire de votre commune d'une nouvelle antenne-relais ou pourla modification substantielle d'une antenne-relais existante (nouvelle demande d'autorisationANFR requise), vous recevez, de l’opérateur concerné, un dossier d'information dès le dépôt de la première demande d'autorisation réglementaire (déclaration préalable ou permis de construire),si celle-ci est nécessaire, et, dans le cas contraire, deux mois avant le début des travaux ».
Force est de constater que les opérateurs ne semblent pas disposés à suivre les conseils de leurs pairs – puisque déjà en 2009, Bouygues avait posé de nouvelles antennes sur ce même pylône sans plus de formalité. Les parties prenantes, opérateurs et maire, ne semblent pas connaître ce document, qui insiste pourtant sur le fait que « la transparence et la communication favorisent la confiance et l’acceptation du public ». Dans les obligations légales, l’autorisation de l’installation doit en outre faire l’objet d’un affichage, et les concitoyens doivent pouvoir consulter le dossier d’information en mairie.
Autant dire que les deux parties sont dans l’illégalité.
L’installation de la 4G pourrait sembler une bonne nouvelle : nos concitoyens saint-céréens pourront dégainer leurs smart-phones sans retenue. La « mission » civilisatrice pour éradiquer les zones blanches fait une fois de plus une grande avancée. D’un autre côté, nous sommes soumis à de plus en plus de rayonnements électromagnétiques, sans que l’on sache exactement leurs conséquences sur notre santé – on ne compte plus documents d’informations qui nous alertent sur ce sujet 2, et la 4G procède d’un pas de plus vers un déraisonnable dont la France signe l’excellence.
Bien sûr la brochure tente de rassurer nos édiles : « en l’état actuel des connaissances scientifiques, la position des autorités sanitaires internationales (Organisation Mondiale de la Santé) et nationales (en France, le Ministère de la Santé) indique qu’il n’existe pas d’impact négatif de l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par les antennes-relais sur la santé humaine » - on peut légitimement douter de l’indépendance de l’OMS, quand on sait la compromission qu’elle nourrit avec le lobby atomique, qui se traduit dans le déni de la réalité des contaminations radioactives… Pas de problème, puisqu’on vous le dit ! Aucune place n’est laissée aux personnes électro-sensibles, ni sur le papier, ni sur le terrain.
Il est vrai que cette brochure est essentiellement destinée à pousser le maire au service de l’opérateur, « lui indiquer les points hauts susceptibles d’accueillir les nouvelles antennes-relai / l’informer sur l’éventuelle sensibilité d’un quartier, l’alerter sur les difficultés qu’il pourrait y rencontrer ». Pas de mise en garde ni la moindre évocation de nuisances possibles, sauf les moyens bien étudiés de se prémunir contre les résistances citoyennes.
Les trois opérateurs historiques, SFR, Bouygues et Orange - et Free à leur suite - ont basé leur communication sur deux atouts : il faut que le client puisse avoir un réseau très puissant et qu’on puisse le capter partout. Concurrence oblige, on assiste à la multiplication sans frein d’antennes-relais très puissantes, avec une nuisance triplée par les opérateurs qui tirent chacun la couverture à soi pour être celui qui propose la meilleure offre. Evidemment que dans cette croisade exponentielle, la multiplication des antennes n’est pas prête de s’arrêter…
Qu’en dit la mairie de Saint-Céré ? On pourrait penser que, soucieuse du bien public et de ses concitoyens, et face à l’outrecuidante illégalité de l’installation, le maire puisse simplement exiger le démontage de ces antennes, et pour signer un stop salutaire à ce mouvement qui paraît sans fin.Il est à craindre que le maire ne se contente que de quelques protestations formelles – visant les écarts de protocole - et qu’il se contente, une fois le dossier d’information déposé par Free, des e satisfaire que tout enfin soit rentré dans l’ordre.
Bien sûr, une réaction citoyenne est toujours possible. L’installation est illégale, l’association « Robin des toits » veille et se tient informée du dossier. Vous pouvez vous aussi vous informer, vous interroger, vous révolter qui sait ?
Notes :
2) voir par exemple le site next-up : http://www.next-up.org/intro2.php
1. 25/02/2014
depuis qq temps ( ? ) il existe la meme antenne sur le coteau de Glanes à coté du relais télé, qu'en est-il pour celle-ci?
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