Prayssac : le mariage avec la SAUR reconduit ?

Le Lot en Action mag n°42. 21 octobre 2011 par Bluboux

ico-prayssac-eau-7.jpgA l’initiative de Geneviève Masson (Attac), une projection du film « Water makes money » a eu lieu le lundi 10 octobre dernier à Prayssac. La commune est adhérente au syndicat Aquareso (1), qui a pour « compétences » l’alimentation en eau potable ainsi que l’assainissement. Ce syndicat a délégué l’eau potable à la SAUR, et l’assainissement collectif à la Lyonnaise des eaux. Pour parfaire votre information, il est nécessaire de préciser que le contrat d’affermage, qui lie Aquareso à la SAUR, arrive à échéance dans quelques mois. Les lecteurs assidus se souviennent probablement de l’accueil, pour le moins houleux,  que nous avions reçu en juillet à Cabrerets, de la part de certains élus de ce petit village…

Quelques élus étaient présents dans la petite salle communale prayssacoise en cette soirée d’octobre, y compris Jacques Llorca, 2ème adjoint au maire et vice-président d’Aquareso. Le débat qui a suivi le film fut, comme à chaque fois, intéressant et animé. Mais nous avons pu ressentir, une fois de plus, en discutant avec Monsieur Llorca, que les dés sont jetés en ce qui concerne la marchandisation de l’eau. Aquareso reconduira très probablement son partenariat avec la SAUR… Pourtant, à la quasi unanimité, les citoyens venus assister et participer à cette réunion s’indignent des méthodes appliquées par les multinationales de l’eau et du pillage de fonds publics méthodiquement organisé. Le discours du maire adjoint n’est qu’une rengaine mainte fois entendue, qui reprends les arguments du lobby de l’industrie de l’eau, dénoncé dans le film :

- les délégations de services publics au privé permettent de réduire les coûts (le film démontre que c’est systématiquement l’inverse),

- les entreprises présentes sur le marchés sont bien plus efficaces que les régies (le film expose le contraire puisque des villes comme Paris, Grenoble, Toulouse, Montpellier, Renne, Munich,  ont, ou sont en passe de reprendre la gestion de l’eau en régie, souvent après que des scandales financiers aient été rendus public),

ico-prayssac-eau-4.png- les petites communes n’ont pas les moyens de gérer efficacement un réseau d’eau potable (c’est oublier le rôle des syndicats intercommunaux ou départementaux), 

- le recours massif au chlore est LA solution qui permet de garantir une qualité exceptionnelle de l’eau au robinet (2) (concentrant ainsi l’attention des citoyens et des pouvoirs publics sur la bactériologie, ce qui permet de faire totalement l’impasse sur les produits chimiques et leurs dérivés que contient l’eau que nous buvons (3)).

 

Amis lecteurs du prayssacois, si vous ne connaissez pas le film Water makes money et si vous pensez que l’eau ne doit pas être une marchandise, nous vous invitons à prendre contact avec Genevière et jean Masson, ou bien encore avec la rédaction du journal qui fera suivre votre demande. Manifestez-vous auprès de la mairie de Prayssac et demandez un débat public sur le sujet. Les élus ne doivent pas faire l’économie d’informer la population et de débattre de façon publique, au sens large, sur un sujet essentiel comme celui de la gestion de la ressource en eau. Force est de constater, malheureusement, que sur des sujets aussi importants, les responsables se sentent mal à l’aise et ne souhaitent pas que les citoyens participent activement aux réflexions et prises de décisions.

 

Notes :

(1)  Le Syndicat AQUARESO, anciennement Syndicat de la Basse Vallée du Lot,  est un syndicat intercommunal qui regroupe 29 communes, 7.500 abonnés au service de l'eau potable, 4.400 abonnés au service de l'assainissement collectif, 2 unités de production d'eau potable, 35 réservoirs (châteaux d'eau) et 16 stations d'épuration.

(2)  L’utilisation massive du chlore cache en fait le non maintien des réseaux, ce qui offre l’avantage de grossir scandaleusement les bénéfices des acteurs privés, tout en laissant le coût de l’entretien des canalisations et des outils à la charge des contribuables, qui paient ainsi deux fois pour un service de moindre qualité. Ajoutons que le chlore est un produit très réactif, qui se combine avec la plupart des éléments, formant ainsi des composés connus pour être cancérogènes, comme le chloroforme, les trihalométhanes et les organochlorures…

Produits chimiques venant de l‘agriculture intensive (engrais, pesticides, hormones et antibiotiques), de l’assainissement (produits ménagers, résidus médicamenteux), industriels, rejets dus aux transports et de façon plus générale à l’utilisation des énergies fossiles… Voir l’encadré sur le coût des principales pollutions agricoles de l’eau

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