Le Lot en Action. 28 décembre 2011 par Bluboux
Qu’il est difficile de se taire quand les barons locaux persistent dans des arbitrages budgétaires aussi injustes qu’incohérents et se font les chantres de la dépense publique inconsidérée. Nos amis du PS râlent dès que nous avons l’outrecuidance de mettre en avant ces incohérences et nous taxent rapidement d’extrémistes rouges, d’anarchistes sanguinaire et d’une multitude de sobriquets aussi doux que bienveillants. Mais ce n’est pas de notre faute si le Président du Conseil Général accumule les couffes, les casseroles en tous genres et si son fidèle poulain, (Oui-Oui, maire de Cahors et président de la communauté de communes du Grand Cahors) lui emboite le pas sans coup férir.
Dans l’affaire de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac, la volonté du PS est claire : fermer cette ligne. On ne peut que s’insurger contre un tel manque de lucidité et de bon sens. A l’heure où il devient essentiel de repenser notre modèle énergétique, et donc celui des transports, fermer une ligne ferroviaire est non seulement une hérésie, mais peut-être considéré comme acte malveillant à l’égard des générations futures. Cette ligne ferroviaire est un axe majeur pour le transport de marchandise, ce que rappelle Gérard Iragne (PC du Lot) dans un article publié par La Dépêche ce jour : « Tous les gens sensés s'accordent à dire que cette ligne a de l'avenir pour le transport de marchandises, s'agissant d'une ligne transversale entre deux grands axes Paris-Toulouse et Paris Clermont Béziers, ainsi que pour les voyageurs, touristes et déplacements quotidiens dans la vallée du Lot, et le tout pour des investissements supportables ». Serge Laybros, dans ces voeux à la presse, revient également sur cette information (voir en fin d'article).
Cette volonté plusieurs fois affirmée, y compris par Malvy, est déjà révoltante. Mais si l’on ajoute à cette ubuesque décision la volonté de créer, en lieu et place de la voie ferrée, une « voie verte », qui accueillera quelques estivants, randonneurs et cyclistes, pour un coût annoncé de 25 millions d’euros, on ne peut retenir un sentiment de dégoût et de colère. Si l’on considère que ces petits chefaillons sont quand même dotés d’un cerveau, plutôt fonctionnel et bien proportionné, la question des motivations qui peuvent les conduire à de telles inepties devient incontournable. Et l’argument régulièrement opposé du coût de la réfection de la ligne ne tient pas debout, puisque l’ancien préfet du Lot (Super préfet) déclarait, en mars dernier : « Pour RFF le coût d'un train touristique sur l'ensemble de la ligne serait de 10 millions d'€ ». Et cette solution permettrait de maintenir la ligne en état… Alors quelles sont les raisons qui conduisent le trio Malvy-Miquel et Vayssouze à vouloir à tous prix tuer cette ligne ferroviaire ?
L’UMP et le PS ont, depuis les fameux accords de l’AGCS (Accord général sur le commerce et les services, entré en vigueur le 1er janvier 1995), participé aux pillages (démantèlement des services publics en vendant à « bon prix » tout ce qui pouvait être rentable, ne gardant dans le giron de la gestion publique que ce qui ne l’est pas). Le gouvernement actuel a encore accéléré la destruction de nos acquis sociaux et des services publics, et force est de constater qu’il est relayée par les responsables locaux de l’opposition. Les élections législatives approchant, il serait intéressant que les deux députés du Lot, Dominique Orliac et Jean Launay prennent une position claire sur cette affaire.
Une pétition est en ligne : «Non à la voie verte oui à la réhabilitation de la voie ferrée Cahors Capdenac» à l'adresse suivante :
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2011N18249
Un autre pétition adressée au Président du Conseil Régional :
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2011N5312
Extrait de voeux à la presse de Serge Laybros (mis en ligne le 2 janvier)
"(...) 2012 sera aussi l'année du lancement de l'étude sur la voie verte et - avec elle - le coup fatal porté à la ligne Cahors - Capdenac. Je partage la colère des partisans du rail qui, dans ce département et à force de ténacité, ont fait des miracles en gare de Gourdon et de Souillac et qui sont sur le point d'obtenir de nouvelles avancées en gare de Dégagnac. Comment rester indifférent au sort d'une liaison ferroviaire d'autant que les chiffres annoncés pour la démanteler donnent le vertige : 60 000 euros de frais d'étude et 25 millions d'euros d'investissement, c'est totalement dingue ! Je rappelle pour mémoire que, en 2004, il fallait mobiliser 50 000 euros durant 10 ans (soit 500 000 euros) pour changer les traverses et permettre ainsi à Quercy Rail de poursuivre son bonhomme de chemin. Il n'a pas été possible hier de mobiliser ½ million d'euros et on s'apprête aujourd'hui à injecter 25 millions pour couler la voie en y coulant du béton ! Décidément quelque chose ne tourne pas rond dans ce département !"
1. 03/01/2012
On voit bien là encore les risques que l'on prend à mettre un bulletin, quel qu'il soit, dans l'urne. Il est donc nécessaire de réfléchir à une autre forme de gouvernance que cette démocratie représentative où le seul but des représentants est d'être élus pour avoir le pouvoir entre leurs mains. Tous, de droite comme de gauche, l'on bien compris puisqu'ils n'ont jamais voulu comptabiliser les bulletins blancs (ils seraient élus avec si peu de voies qu'ils ne représenteraient plus rien!)
2. 02/01/2012
Totalement opposé à une voie verte pour quelques privilégiés qui va coûter plus de 25.m. d'Euros alors que la remise en service de la voie férrée et la ligne Cahors -Capdenac ne coûterait que 10.m d'Euros pour servir une population locale. Quels sont les quelques intérêts particuliers qui poussent nos 3 élus :Martin Malvy, Gérard Miquel, Jean-Marc Vayssouse dans cette voie ?