Le conflit Conf – Adear flingue la maison des Paysans

Le Lot en Action n°72 (14 juin 2013), par Bluboux. Mis en ligne le 13 juin.

Voici l'un des 90 articles à découvrir dans le Lot en Action qui sera dans le kiosque dès demain.

La Maison des Paysans à Assier a du plomb dans l'aile. Cette nouvelle envoie un message catastrophique pour tous ceux qui partagent une autre vision de l'agriculture. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? Un éclairage sur la situation et une petite mise au point sont nécessaires, puisque le LEA fait régulièrement l'objet d'attaques, parfois violentes, lorsque nous nous occupons de faire notre boulot, c'est à dire d'informer et de donner la possibilité aux citoyens lotois de s'exprimer.

La Maison des Paysans et de la ruralité, inaugurée il y a moins d'un an, qui regroupe dans un même lieu la Confédération Paysanne du Lot, l'ADEAR et l'AFOCQ ne sera bientôt plus ! Pourtant, cette initiative portait un message fort, celui d'une vraie dynamique sur notre territoire, offrant une autre vision de l'agriculture et de la ruralité que celle imposée la FDSEA les JA (Jeunes Agriculteurs).
Par un courrier envoyé le 6 juin à leurs adhérents, les trois structures sonnent le glas de cette belle idée :

« Chers adhérents, chères adhérentes des trois structures : Adear, Confédération Paysanne, Afocg,
vous avez certainement tous plus ou moins entendu parler des dysfonctionnements au sein de la Maison des Paysans. Une médiation a eu lieu pendant le mois de mai entre les 5 salariées pour essayer de faire un bilan de la situation et trouver des pistes de travail pour résoudre le mal être de celles-ci. Le CA de la Maison, composé de deux personnes de chaque structure, s’est réuni vendredi 31 mai pour faire le point sur la médiation et voir quelle suite on donne à la Maison. Il a été pris la décision commune qu’il fallait mettre un terme à la cohabitation dans ce lieu. Certes, cette dissolution, après seulement une dizaine de mois d’existence de cette maison, laisse un goût d’échec ; cependant, il nous a semblé vendredi, qu’au vu des réels problèmes existants, un éloignement physique des acteurs de la Maison des Paysans est nécessaire afin que les tensions s’apaisent. Chaque CA doit maintenant valider cette décision avant que ne commence la dissolution ».

Voilà une bien triste nouvelle qui nous oblige à sortir de notre mutisme. Si nous ne souhaitons pas commenter plus avant cet échec annoncé sans donner largement la parole aux trois structures concernées (probablement dans le numéro de la rentrée, en septembre), la désinformation orchestrée par certain(s) membre(s) du bureau de la Conf du Lot depuis quelques mois devient aujourd'hui insupportable. Vous ne vous souvenez probablement pas d'un petit article, « Mais que se passe t-il à la Conf du Lot », publié dans le numéro 63 (30 novembre 2013), qui faisait état de la démission de plusieurs membres du bureau, dont le charismatique porte-parole Christian Rossi, et ce en pleine campagne des élections à la Chambre d'agriculture. Cet article vous informait de ces événements et donnait la parole à l'ancien porte-parole, qui répondait ceci :

« Très rapidement après la prise de fonction de la nouvelle animatrice, des problèmes relationnels se sont instaurés entre elle et plusieurs membres du bureau, qui n'ont cessés de s'aggraver ; pour ma part j'ai été tenu à l'écart du fonctionnement du syndicat pendant 3 mois, ce qui m'a empêché de militer et d'assumer mon mandat de porte-parole.
J'ai sollicité le soutien du comité départemental pour que les choses rentrent dans l'ordre ce que je n'ai pas obtenu, je n'ai alors eu d'autre alternative que de démissionner de mon mandat d'administrateur ; deux autres membres du bureau ont fait de même ».

La publication de cet article a fait littéralement bondir le nouveau bureau de la Conf, qui nous a demandé un droit de réponse. Je me suis personnellement rendu à la Maison des Paysans pour rencontrer Pierre Réveillac, Stéphane Boy et Jean-Michel Costes en leur proposant de s'exprimer sur ce sujet. Précisons à ce stade deux choses importantes : les trois protagonistes ont préféré que nous publiions un communiqué titré « La Conf en ordre de marche » plutôt que de répondre à Christian Rossi et, deuxième point, le dossier central du numéro suivant (quatre pages), consacré aux élections Chambre, donnait « outrageusement » la parole, selon les autres syndicats agricoles, à Patrice Vidieu, membre de la Confédération Paysanne au National.
Je vous engage à lire le courrier de Jean-Pierre Masson, en page 22, qui souligne qu'il y a manifestement de la désinformation dans l'air... Ajoutons à cela une campagne de dénigrement du journal, notamment sur le marché de Figeac, et vous comprendrez aisément les raisons de cette petite mise au point !

Nous espérons de tout cœur que le(s) problème(s) qui a empêché la Conf' d'être vraiment « en ordre de marche » pour les élections, et qui n'est probablement pas étranger à la triste fin de la Maison des Paysans, trouvera rapidement une issue favorable. Si l'ADEAR disparaissait, que deviendrait la cinquantaine de candidats à l'installation actuellement soutenus par les deux salariées de la structure ? Livrés à la Chambre d'agriculture ?... Compte tenu de l'ambiance, nous ne sommes pas loin de ce scénario catastrophe.
La Conf, l'ADEAR, le réseau Impact, le LEA et de nombreux réseaux militants ont des valeurs très largement partagées. Les motivations qui nous animent tous pour être acteurs, proposants et inventifs quant à une autre vision de notre monde sont colossales, mais nous sommes encore loin d'être majoritaires, alors n'entretenons pas de futiles querelles intestines qui font le bonheur de nos hégémoniques contradicteurs...