Un feuilleton qui, pour une partie de la population concernée n’avait que trop duré depuis la publication officielle, en juin de l’année dernière, de cette demande d’exploration. La mobilisation des anti-gaz de schiste n’avait alors eu de cesse d’enfler. Jusqu’à cette manifestation dans les rues de Brive, le 8 juin dernier, et qui avait rassemblé 1.500 personnes.
C’est sans doute la raison pour laquelle la ministre de l’Écologie a mis fin, hier, à toutes les spéculations. Delphine Batho en personne a annoncé « le rejet de cette demande dite du permis de Brive ».
« Après analyses des services du ministère », il apparaît que l’exploration « nécessiterait de passer par la fracturation hydraulique ». Une pratique interdite en France comme l’a souvent martelé la ministre, ainsi que le président de la République. « La réponse de l’État est donc parfaitement claire. La porte est fermée à l’utilisation d’une telle technique », ajoute Delphine Batho.
Des doutes sur la sincérité de la sociétéEst-ce à dire qu’Hexagon Gaz avait l’intention d’y recourir ? « Les analyses menées ont soulevé des doutes sur la sincérité de la société, affirme la ministre. Dans ce secteur, les zones de charbon se situent entre 150 et 250 mètres. L’objet de la demande portait sur des couches se situant de 750 à 1.000 mètres de profondeur, ce qui correspond à de l’exploration pour du gaz de schiste ».
L’instruction du dossier a également permis de révéler qu’il n’y avait pas sur cette zone « de potentiel de gaz de houille ». Enfin, les services de l’État n’ont semble-t-il pas eu de retours très positifs, émanant d’un certain nombre d’opérateurs, sur les références de la société Hexagon Gaz.
Le cas du « permis de Brive » n’est pas unique. Delphine Batho rappelle que des rejets ont déjà été prononcés pour les demandes dites du « permis de Cahors » et du « permis de Beaumont-de-Lomagne ».
Ce nouveau rejet mettra-t-il un frein à d’éventuelles autres demandes ? « La recherche sur d’autres techniques n’est pas interdite par la loi, souligne la ministre. Mais tant qu’il sera question de fracturation hydraulique, il n’y aura pas de permis délivrés. La mobilisation autour de ce dossier prouve que les Français ne veulent pas d’un pays qui se transforme en gruyère et l’exploitation du gaz de schiste nécessiterai
Pascal Ratinaud