Source : Le Lot en Action de mars (n°88), par Joël Serra, mis en ligne le 12 mars 2015
La rumeur dans Cahors circulait et enflait : la MJC va mal. La mairie exerce des pressions et la MJC ne sait comment y répondre. Pour ceux qui ont de la mémoire, les rapports entre la MJC et la mairie de Cahors tiennent d’un poème homérique. Cela fait 25 ans que de conflits larvés en conflits ouverts, la mairie de Cahors manœuvre pour en finir avec la MJC : lui retirant un local là, la dépeçant d’une activité ailleurs, mégotant tout le temps sur les subventions et renégociant, avec pingrerie, ce qu’elle avait accordé antérieurement. Le tout, toujours accompagné d’une campagne de désinformation, plus ou moins calomnieuse, comme savent si bien les faire circuler tous les pouvoirs de la démocrature du spectaculaire intégré. D’ailleurs la MJC va faire circuler un document dans lequel elle fait pièce à ces affirmations aussi mensongères qu’idiotes.
Les raisons avouées d’un tel acharnement sont aussi banales que bateau,les sempiternelles pseudo-économies. Les raisons inavouables sont de deux ordres : tout d’abord, la volonté de récupérer les anciens bâtiments dans un espace classé. Pour en faire quoi ? On n’en sait toujours rien. La nécessité de tout contrôler propre à tous les pouvoirs, surtout quand ils sont instables, ensuite. Contrôle d’autant plus nécessaire pour lui que peuvent se déployer, dans les champs de la culture et de l’éducation populaire, des initiatives remettant en cause sa légitimité. Ou, a minima, produire des réflexions ou des pratiques sociétales peu conformes aux diktats comportementaux de la dictature libérale.
En bref, pour la municipalité, un seul credo : Une culture, Une ville, Un maire.
La dernière attaque de la mairie contre la MJC s’est développée en deux temps : dans le premier, l’administration municipale a imposé la prise en charge des enfants de l’ALSH (Accueil de Loisirs Sans Hébergement) le mercredi. En effet, la mise en place de la réforme des rythmes scolaires a bouleversé toute l’organisation de l’accueil des scolaires le mercredi. Pour expliquer simplement ces exigences municipales, on peut dire que la mairie a été obligée de faire face, dans l’urgence et la panique, aux conséquences non prévues d’une décision prise par un gouvernement qu’elle soutient, et qui la soutient, et « en faisant porter le bébé et l’eau sale du bain » par l’autre, en l’occurrence, la MJC.
La seconde initiative municipale a pris comme prétexte les « économies » (après avoir foutu par la fenêtre le pognon des contribuables, on lui impose de se passer de ce qu’on était censé acheter avec ses impôts). Tout en garantissant la dotation dans son intégralité, la mairie a spécifié qu’elle ne prendrait plus en charge des postes de fonctionnement dont le financement lui incombait contractuellement. Pour résumer, les sommes allouées resteraient constantes mais les charges augmenteraient drastiquement. Cette manœuvre hypocrite, bien dans les habitudes du tueur de l’école Sainte Valérie, met fortement en péril le poste d’un voire deux animateurs. Cette perte de personnel compétent rendrait pratiquement impossible l’accomplissement par la MJC des missions dont elle a la charge.
Rien de plus simple, ensuite, de l’accuser de ne pas atteindre ses objectifs, et d’en prendre prétexte pour couper encore plus les crédits, jusqu’à sa disparition. (« Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage »).
Le vieux rêve de la mairie serait enfin réalisé : la MJC serait obligée de fermer ou de n’être qu’un département croupion d’une action culturelle et sociale, réduite à peau de chagrin et dont le contenu, s’il existe, ne s’adresserait plus qu’à une bande de gogos-bobos décervelés, c’est-à-dire aux mêmes qui se vautrent dans les festivals de blues au Lot en saveurs, la clientèle de petits bourgeois intellectuels qui, partis de rien en masse, s’imaginent arriver tous seuls et les premiers à un festin qui fut servi par d’autres qu’eux et pour d’autres, dont il ne reste même plus les rogatons. Bref, la clientèle électorale de Oui-Oui EDPT (élu du premier tour). A ce rythme, Monsieur Fayssouse-Vaure finira même par obtenir un nouveau surnom : le Fossoyeur de Cahors !
À suivre… et de près !
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