Le Lot en Action n°77 (décembre 2013), par Bluboux, mis en ligne le 23 janvier 2014
À la fin de l'été, on récoltait les pommes, les poires, les prunes. Mon grand-père avait nettoyé les barriques en chêne, et l'on y mettait les fruits à macérer. Il fallait surveiller avec attention la fermentation. Lorsque la mixture était prête, il y avait toujours un bouilleur de cru qui passait dans les petits villages environnants. Mes yeux de gamin étaient captivés par cette machine en cuivre qui fumait, et les vieux qui discutaient en patois autour du bouilleur. Quand la cuisson était faite, l'eau-de-vie sortait de l'alambic, pure et transparente, et les gamins avaient le droit de la goûter sur un morceau de sucre.
Aujourd'hui, les bouilleurs ont presque totalement disparu. C'étaient les descendants des soldats de Napoléon qui bénéficiaient du Privilège des bouilleurs de cru (ou Brandevinier), leur permettant de produire leur propre alcool. Ce privilège fut héréditaire jusqu'en 1960 où, pour tenter de limiter le fléau de l'alcoolisme dans les campagnes, mais aussi sous la pression des lobbies de grands importateurs d'alcool fort ou producteurs français, le législateur en interdit désormais la transmission entre générations, seul le conjoint survivant pouvait en user jusqu'à sa propre mort, mais plus aucun descendant.
À Saint-Pantaléon, Jacques Laniès est bouilleur ambulant et se balade de village en village pour distiller moût de raisin, prune ou poire ou tout autre fruit.
« Tout le monde peut distiller ! Certes, il existe encore quelques privilèges qui permettent de distiller sans avoir à payer de taxes mais, contrairement aux idées reçues, tout le monde a le droit de distiller à condition de s’acquitter des taxes. Que vous soyez propriétaire d’un verger ou d’un seul arbre, récoltez vos fruits mûrs et sains (pommes, poires, prunes, cerises, raisins...), ni branches, ni cailloux ; puis prenez contact avec un bouilleur professionnel proche de chez vous et reconnu par le Syndicat National des Distillateurs et la Fédération Nationale des Récoltants (cf. pages jaunes : Distillerie), il vous renseignera sur la marche à suivre. Au moment de la distillation, il vous établira un laissez-passer. Vous lui règlerez d’une part sa façon pour le travail effectué et, d’autre part, les taxes dues au Trésor Public. Attention, n’oubliez pas : consommez ces produits sains et naturels avec modération » !
Pour contacter Jacques : 05 65 35 23 79 / 06 82 25 04 98 / [email protected]
1. 26/01/2014
Tu en trouves sur Le bon coin et E-bay !
2. 25/01/2014
Super! Comment faire pour avoir un alambic pareil pour ma ferme où je pourrai extraire les huile essentielles comme le citron.
Le Lot en Action, 24 avenue Louis Mazet, 46 500 Gramat. Tél.: 05 65 34 47 16 / [email protected]