Source : Le Lot en Action d'avril (n°99), par Bluboux, mis en ligne le 25 avril 2016
La toute jeune start-up Whylot, fraîchement installée sur le Quecypôle du Grand Figeac à Cambes, fait briller les yeux des élus de tout poil. En octobre dernier, Emmanuel Macron himself est venu rencontrer Romain Ravaud, son fondateur, lors de sa visite dans le Lot.
« Whylot conçoit et développe des produits de stockage, de production et de transmission d'énergie en s'appuyant sur des innovations technologiques basées sur le magnétisme, qui placent ses moteurs parmi les plus performants au monde ». Cette petite entreprise, qui a reçu une dizaine de distinctions en quatre ans, dont celle de lauréate du concours mondial de l'innovation en 2014, suscite les espoirs les plus fous chez nos élus, qui voient en elle une locomotive extraordinaire pour l'emploi dans toute la région. Et cela vaut bien non seulement les honneurs, mais également toutes les subventions et aides possibles.
Jugez plutôt : depuis sa création en 2011 l'entreprise Whylot bénéficie, au titre de jeune entreprise innovante, d'une exonération d'impôts sur les bénéfices et sur les cotisations sociales. Comme Whylot ne paye pas d'impôts sur les bénéfices, les dispositions du « crédit d'impôt recherche » s'appliquent, ce qui conduit l'État à lui verser ces crédits d'impôts. Bon, jusque là, il convient de préciser que toutes ces dispositions sont prévues par la loi et que l'entreprise ne fait uniquement valoir, très habilement, ses droits.
Mais rentrons maintenant davantage dans le détail. Dès son premier bilan, arrêté en 2012, Whylot réalise un chiffre d'affaire de 558 877 € et un bénéfice net de 222 133 €. Notons au passage la marge nette de 40 % qui a de quoi faire pâlir nombre d'entreprises lotoises… Cette même année, 98 887 € de subventions des collectivités (notamment de la Région) lui seront versés. En 2013 les subventions continuent de tomber : 93 261 €. Puis en 2014 elles crèvent le plafond, atteignant 222 133 €, alors que l'entreprise affiche un résultat net de 505 000 € pour un chiffre d'affaire de 1 260 000 € (1).
Et comme rien ne semble trop beau pour Whylot, le Grand Figeac a financé le bâtiment flambant neuf qu'est venu inaugurer Emmanuel Macron à l'automne dernier…
Alors une question brûle les lèvres de quelques observateurs avisés : si les entreprises innovantes ont besoin d'être soutenues (les dispositifs d'exonération et de crédit d'impôt recherche sont prévus pour cela), pourquoi montrer tant d'empressement à verser autant de fonds publics supplémentaires, sous toutes les formes possibles, à une entreprise dont les bénéfices atteignent des sommes colossales ? Copinage avec Martin Malvy ? Propension culturelle des élus à vouloir favoriser l'industrie lourde (Ratier, Figeac Aéro, Andros), qui sait user du chantage à la délocalisation si nécessaire, au détriment des petites structures pourtant très créatrices d'emplois ? Ou doit-on y voir la griserie du « jeu », consistant à consacrer autant de fonds publics à une entreprise qui emploie moins de 15 salariés dans l'espoir de voir naître un « Goggle » lotois ?
En tout cas la colère monte, tant dans les rangs des entrepreneurs du territoire dont certains ont saisi Vincent Labarthe (vice-président de la Région), qu'au sein de nombreux élus. Ces derniers voyaient déjà d'un mauvais œil la concentration des aides publiques pour les entreprises installées sur les zones d'activité de Figeac, au détriment de leurs petites communes, : Assier, Bagnac, Lacapelle, Latronquière et Leyme, qui se sentent non seulement abandonnées, mais également spoliées.
(1) Ces chiffres sont tirés des bilans et comptes d'exploitation déposés au Tribunal de commerce. Les résultats de 2015 ne seront accessibles que dans quelques semaines...
1. 08/05/2016
Allez donc faire un tour sur le site de la maison Whylot. Regardez qui sont ses clients. Regardez surtout qui sont ses directeurs, de la très très grosse pointure dans le secteur aéronautique et de l'armement. ( Un est du reste sur la photo derrière Macron!) Regardez quels sont les secteurs qui rapportent beaucoup à la France en ce moment. Secouez le tout, et vous comprendrez alors pourquoi rien n'est trop beau actuellement pour développer la société Whylot. Là on est dans les hautes sphères de l'industrie technologique mondiale.
Pour le moment Whylot se fait la main dans le secteur de la chimie et de l'agro alimentaire avec ses petits moteurs qui font tourner les cuves à yaourts et annonce des chiffres d'affaires ridicules ( certains restos parisiens font mieux que ça !), par rapport au potentiel qu'il y a derrière.
Entre parenthèse, il n'y a vraiment pas de quoi se tordre les mains en prenant ces bénéfices pour des sommes "colossales", mais il est vrai que parfois au LEA, vous avez le sens du calembour.
C'est sûr que par rapport aux fabricants de cabécou ou de daube au vin de Cahors du Lot , c'est Ènoorme ! D'ailleurs ils font la gueule et disent que c'est pas juste et que eux aussi ils voudraient bien toucher un peu de soussous pour mieux promouvoir le Terrouare.
Mais les gars ! vous jouez pas dans la même catégorie! C'est comme si on comparait le Football Club de Gramat et le Réal de Madrid... Faut savoir rester humble !
Vous allez encore tomber de votre chaise quand vous saurez le montant des prochaines aides accordées à la Start Up.
Et quand ça va décoller !! les plus perspicaces comprendront ...
2. 28/04/2016
"En marche ! " que diable, sur le chemin de Compostelle, of course, Macron et son bâton fleure bon les bonnes pistes alléchantes, où il y a de la réussite, des sous, pleins de sous, peu importe d'où ils viennent, pourvu qu'il soit sur la photo.
3. 26/04/2016
Bonjour , Bien entendu ,je ne suis pas contre l'installation d'une industrie de pointe dans notre région ,mais pas au détriment d'autres entreprises qui auraient elles aussi besoin de ces aides là pour vivre et se développer . Que nos chers élus prennent garde de ne pas déshabiller Pierre pour habiller Paul!!
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