Naissance du collectif « Sortir de l'état d'urgence 46 »
Artcile publié dans Le Lot en Action de mars (n°98), par Serge Laybros, mis en ligne le 24 mars 2016
Le 24 février, à la bourse du travail à Cahors, s'est constitué le collectif pour sortir de l'état d'urgence et rejeter la déchéance de nationalité. Au plan local, nous nous inscrivons ainsi dans la démarche initiée au plan national qui a vu 130 associations et organisations politiques, ainsi qu'une vingtaine de syndicats, signer l'appel unitaire « Nous ne céderons pas ! ». Autour de la table, on trouvait la CGT, le Mouvement pour la Paix, le PC, le PG, le NPA, École Tiers-Monde, la Libraithèque « Le droit à la paresse ». Plusieurs organisations dont Solidaires, Amnesty International, Ensemble, Le Lot en Action, la CGT Éduc'Action étaient excusées mais nous ont fait part de l’intérêt de la démarche. Nous avons rappelé le socle commun de l'appel unitaire qui s'articule autour de 4 points fondamentaux : le respect de la liberté de manifester ; la levée de l'état d'urgence ; l'abandon de toute forme de déchéance de nationalité ; l'arrêt de la criminalisation des mouvements sociaux. Plusieurs intervenants ont fait part de leurs préoccupations liées aux manœuvres d'intimidation dont sont victimes tous ceux qui contestent l'ordre établi. Les exemples les plus flagrants sont les 9 mois de prison ferme pour nos 8 camarades de Goodyear ou le licenciement des 5 d'Air-France. À Montauban, ce sont les leaders du long conflit de la Clinique des Chaumes qui ont été entendus par la police. Aux Finances Publiques du Lot, ce sont les caméras de vidéo-surveillance qui sont installées à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments du 120 rue des Carmes à Cahors. La chasse aux syndicalistes s'amplifie elle aussi dans le Lot comme en témoigne le licenciement de Stéphane à Ratier, au double motif qu'il est militant CGT et travailleur handicapé. Nombreux sont ceux qui ont souligné la volonté de la part des gouvernants de créer un climat de peur et de chaos et de briser les solidarités en stigmatisant une partie de la population. Le rôle des médias dominants a été relevé dans l'abrutissement idéologique auxquels ils se livrent, certains faisant remarquer qu'il est pour le moins incongru qu'un ministre soit aussi propriétaire d'un titre de presse. Pour clore cette première rencontre, nous avons décidé d'un certain nombre d'initiatives : tractage du collectif sur le marché de Cahors le samedi 5 mars à partir de 10h00 ; prochaine réunion du collectif le lundi 14 mars à 18h00 dans les locaux de la CGT 46 (s'ils sont libres) ; rencontre-débat avec un juriste militant sur la question de l'état d’urgence et de la déchéance de nationalité. Si l'état d'urgence a été prorogé de 3 mois, il le sera sur une période plus longue puisque l'Euro de football se déroulera au mois de juin en France et qu'il sera synonyme de déploiement des forces de l'ordre tous azimuts. Nous nous sommes interrogés sur la réponse à avoir aux propos scandaleux du conseiller régional FN du Lot qui menace dans la presse les élus qui accueilleraient des réfugiés. Nous allons voir si ces mêmes élus réagissent à de tels propos et si rien ne bouge, le collectif prendra ses responsabilités.
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