Ifébô - Ifépabô
Source : Le Lot en Action n°86 (décembre-janvier 214-2015), par Fred, mis en ligne le 19 juin 2015
Ça y est, à force de privations diverses, le décroissant de service a disjoncté et commence à avoir des problèmes d'écriture, vu le titre de sa chronique... ça sent le sapin…
Que nenni, bande de malotrus ! Je vais m'attaquer au sacro-saint sujet de conversation privilégié de nos concitoyens (c'est moins dangereux que journaliste en Syrie) : LA MÉTÉO... et notamment à ces 2 mantras : "ifébô" / "ifépabô" ("Il fait beau" / "Il fait pas beau" pour les puristes).
En effet, je me bats depuis des années pour bannir ces termes, pour au minimum 3 raisons :
Richesse de la langue : il paraît très regrettable d’avoir traversé plus de 2 000 ans d'évolution pour limiter l'évocation de la météo à ifébô / ifépabô, avec quelques variantes : il fait un temps pourri / de chien / de m.... ... etc., alors que notre langue regorge, abonde, fourmille de possibilités d'évocations des conditions climatiques : il pleut / neige / grêle, il y a des nuages / du soleil / du vent, etc. etc.
Si on pousse le raisonnement jusqu’au bout, on pourrait même s’abstenir de dire « il fait chaud » ou « il fait froid »… car ce ne sont pas des notions objectives (chaud / froid par rapport à qui ou à quoi ?), mais bon, on n’est pas obligé d’aller jusque là (oui, je sais, ma bonté n’a pas de limites… ).
Alors, sois un vrai rebelle, montre que tu as plus de deux mots de vocabulaire !
Influence sur l'état d'esprit : qui peut imaginer une seule seconde qu'une journée puisse commencer sous de bons auspices en ayant entendu, dès la veille : « il va faire un temps pourri », « la météo se dégrade »… ?
Par un procédé psychologique assez basique, le simple fait de dire et de s’entendre répéter que c’est une journée « pourrie » influencera l’état d’esprit et conditionnera pour partie le déroulement global de la journée.
Lien avec la nature : in fine, le fait d’affubler la météo de qualificatifs aussi limités que péjoratifs démontre d’une certaine manière le lien rompu entre l’homme et la nature, alors même qu’elle est la source unique de vie, avant, pendant et, au rythme où l’environnement est saccagé, après le passage de l’homme sur Terre.
L’effet collatéral de cette rupture réside dans l’absence de prise conscience des conséquences des comportements humains mortifères sur la nature.
Alors, le fait de pester n’y changera rien, ouvre ton esprit et accueille la météo telle qu’elle est, tout simplement, et fais passer le mot !
Il ne reste plus qu’à te souhaiter un joyeux automne avec une météo… de saison !
Bisous
http://vege-decroissance.over-blog.com/
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