Source : site web du film, mis en ligne le 15 février 2016
Ce documentaire nous transporte dans l'univers Angevins de la biodynamie au travers de portraits de vignerons d'exceptions tels que Nicoals Joly, Richard Leroy ou Philippe Gourdon. Un véritable appel à la nature pour découvrir cet univers sans sombrer dans le mysticisme afin de ne pas paraphraser les dires des plus sceptiques...
Il est évident que lorsque Nicolas Joly entame la conversation en expliquant que la biodynamie relie les forces solaires et astrales afin de matérialiser l'énergie en matière terrestre au travers de la photosynthèse... On peut déjà avoir perdu quelques personnes ! Mais ce sujet est bien plus vaste et mérite largement de s'y attarder.
Pour Évelyne de Pontbriand, du Domaine du Closel, la biodynamie est une autre façon de voir la vigne dans son environnement par rapport à la lune, au soleil et aux astres dans le but d'avoir un regard différent sur la plante. Grâce à cette pratique, son domaine possède une meilleure biodiversité et un meilleur équilibre avec plus de 72 espèces d'oiseaux différents qui sont des prédateurs des insectes, limitant ensuite l'emploi d'insecticides, qui n'ont plus lieu d'être une fois cet équilibre établit.
C'est une prise de conscience qui permet de créer un partenariat un peu plus intéressant, que le modèle que l'on dit conventionnel avec les végétaux et les animaux, évoque Mark Angeli du Domaine de la Sansonnière.
Le but étant de comprendre, grâce à la biodynamie, ce que la nature a à nous apprendre et non pas à se battre contre elle. Car, comme le dit Richard Leroy du Domaine de Montbenault, tous les déséquilibres qui peuvent exister dans le vin viennent au départ du sol et de la compréhension du travail de la vigne.
Et c'est grâce à l'utilisation d'une petite panoplie de préparations spécifiques que l'on essaye de relier la vigne à son aspect cosmique. La corne de vache, dans laquelle on va mettre de la bouse de vache pendant six mois enterrée, continue à vivre. Malgré le scepticisme véhiculé par cette pratique, la corne transforme la bouse, et comme l'explique Nicolas Joly, un autre récipient n'a pas la même influence. Car après avoir fait analyser la bouse de corne, il s'est rendu compte qu'elle présentait une quantité bien supérieure de vie microbienne et biologique que le témoin contenu dans un simple récipient en terre.
En biodynamie, on soigne ou on prend soin de l'animal et de la vigne par l'information transmise au travers des préparations biodynamiques. La silice minérale et les différentes préparations sont là pour stimuler la plante ainsi que leurs défenses naturelles.
Nous devons retrouver notre instinct envers la nature, cet instinct a été petit à petit perdu à cause d'une vision que l'on peut juger un peu trop restrictive et basée presque uniquement sur la science moderne. Nous avons oublié que l'humain faisait partie intégrante de la nature. Chaque homme étant différent, personne ne voit la plante de la même manière et finalement, dans le cas des vignerons, on finit par produire un vin différent de son voisin. La biodynamie permettrait une meilleure quête d'identité et de diversité des terroirs !
La biodynamie peut paraitre obscure à certains mais nous sommes dans le domaine de la subjectivité. La biodynamie amène le paysan à l'humilité de dire "On ne connait qu'une petite partie du fonctionnement de la nature". Selon Richard Leroy (que beaucoup ont surement découvert au travers de la bande-dessinée Les Ignorants de Etienne Davodeau), le mysticisme n'a pas lieu d'être, on peut considérer que nous n'utilisons pas les capacités humaines dans leur totalité. Nous avons même perdu une partie des liens que l'on avait avec la nature.
La viticulture est l'un des moteurs du mouvement biodynamique car le vin transcende les efforts fait à la vigne et les spécialistes de la dégustation trouvent dans ces vins des qualités inégalées. Comme le dit Tim Atkin (Master of Wine), ce n'est pas une coïncidence si les meilleurs vignerons sont en biodynamie, car ils voient le lien entre laisser le terroir s'exprimer de lui-même ou utiliser la biodynamie pour activer le processus. Pour lui, lorsqu'on marche dans un vignoble en biodynamie, il est possible de ressentir la vie autour de nous.
La jeunesse se rend compte qu'on a été baratinée par un siècle de prouesses techniques, de pesticides, d'herbicides... Brutalement elle se dit "Désolé, ce n'est pas pour moi, je veux autre chose". Et la biodynamie en viticulture, au même titre que la permaculture en maraichage, apporte des réponses ou tout du moins des pistes de travail vers une meilleure compréhension de notre environnement. Car nous assistons actuellement à une lutte des intérêts économiques, des intérêts financiers par rapport aux intérêts des hommes...
Philippe Gourdon du Château Tour Grise à Saumur pense à ses enfants et petits-enfants en pratiquant l'agriculture biologique et biodynamique car il ne veux pas leur laisser un cimetière sans vie mais plutôt une terre riche et belle... Comme le rappelle Mark Angeli, notre but c'est de ne plus empoisonner ni la planète, ni les sols, ni les consommateurs...
In vino vita, un documentaire écrit et réalisé par Samuel Meeldijk a été mis en ligne généreusement par ses soins. Vous pouvez le suivre sur la page Facebook du film facebook.com/vin.en.biodynamie
On y retrouve Nicolas Joly, Mark Angeli, Evelyne de Pontbriand, Jean-François Vaillant, Richard Leroy, Philippe Gourdon, Thomas Batardière et Tim Atkin.
Pour le moment les sous-titres ne sont disponibles dans aucune langue. Si vous maitrisez l'anglais, l'espagnol ou le chinois et que vous souhaitez l'aider à traduire le documentaire, vous pouvez contacter Samuel sur sa page Facebook facebook.com/vin.en.biodynamie.
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