Source : Courrier International (article de The Guardian), mis en ligne le 30 septembre 2016
Dans un rapport rendu public le 29 septembre, l’organisation Amnesty International affirme que des armes chimiques ont été utilisées à plusieurs reprises, depuis janvier 2016, contre des civils dans la région du Darfour.
“On a recueilli des éléments de preuve qui portent fortement à croire que les forces gouvernementales soudanaises ont utilisé à plusieurs reprises des armes chimiques lors de leurs attaques dans le Djebel Marra [région occidentale du Darfour]”, relève le rapport d’Amnesty International cité par le quotidien britannique The Guardian.
Au moins 30 attaques chimiques auraient été perpétrées dans cette zone depuis janvier dernier, précise le rapport, qui dénonce des “violations graves du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains”.
Les forces gouvernementales affrontent l’Armée de libération du Soudan/Abdul Wahid (ALS/AW), afin de reprendre le contrôle de positions tenues par ce groupe de rebelles. Ces attaques, dont la plus récente date du 9 septembre, ont fait plus de 250 morts, dont des dizaines d’enfants qui ont été exposés à des substances chimiques provenant de bombes, déclare Amnesty.
Alors que l’organisation internationale dit avoir interrogé des centaines de personnes qui ont témoigné des violences commises par les forces gouvernementales entre janvier et septembre 2016, un porte-parole du gouvernement soudanais a avancé qu’“ils ont choisi de parler à des personnes de manière sélective”. Il a nié toute attaque chimique menée dans la région du Darfour : “Djebel Marra était le seul endroit où il n’y avait aucun problème”, a déclaré Khalid Al-Moubarak, l’attaché de presse à l’ambassade du Soudan à Londres, cité par The Guardian.
Pour sa part, la directrice du Programme de réaction aux crises à Amnesty International, Tirana Hassan, a confirmé :
"Les éléments que nous avons recueillis sont crédibles et trahissent un régime déterminé à diriger ses attaques contre la population civile du Darfour sans aucune crainte de sanctions de la part de la communauté internationale… Des bébés hurlant de douleur avant de mourir, de jeunes enfants vomissant du sang. Les images que nous avons vues sont véritablement choquantes."
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