Costard sur mesure : On l’appelle le Chevalier Blanc

Article publié dans le numéro de septembre (n°103), par DeGaulleDorak, mis en ligne le 18 septembre 2016

Voici un portrait aux petits oignons ! Si vous devinez à qui ce costard appartient, envoyez-nous vite un mail à l'adresse suivante : [email protected] . Le premier à donner la bonne réponse se verra gratifier d'un abonnement d'un an au journal.

Si Sarkozy et Copé avait pu avoir un fils, ce serait lui. Pantalon de toile feu-au-plancher, le cœur des mamies du Causse s’embrase pour celui qu’elles auraient aimé marier à leurs filles. Il est vrai qu’on a connu des orateurs moins grandioses. Maniant l’ascenseur émotionnel comme personne, il vous parlera des temps durs que nous vivons, de la guerre engagée contre la barbarie tout en vous vantant le cumul des mandats. Car, parlons-en : il est partout ! Un peu comme les mouches cette année. Si un jour sa carrière politique s’arrêtait, ne doutons pas qu’il saura se reconvertir habilement en VRP. À défaut de vendre du rêve, le « maire de campagne, les deux pieds dans la boue » qui monte au Conseil Régional pour nous défendre face aux vilains jacobins, pourra fourguer des aspirateurs.

Car aspirer, c’est sa deuxième grande passion. Enfin, siphonner plutôt. Le nouveau découpage du département n’a pas l’air de le satisfaire. Et, depuis quelques mois, nous assistons aux (derniers ?) frémissements de la plus petite des intercommunalités du Lot. Flanqué d’un rond de cuir un peu vexé d’avoir été évincé d’une autre intercommunalité, il est parti en croisade, oriflamme en tête, pour obtenir le sésame des 5 000 habitants. Allant même jusqu’à annoncer en public le départ de certaines communes d’autres intercommunalités pour rejoindre la sienne, avant même la délibération favorable de celles-ci, négligeant ainsi la consultation des populations et le respect d’une cohérence territoriale : il faut conserver un perchoir de plus. Sous prétexte de faire perdurer l’identité d’un petit coin de Causse, pourtant déjà défiguré par son village aux allures de parc d’attractions aseptisé, les boas voudraient nous faire avaler des couleuvres. Nous devrions nous en remettre à lui pour nous sauver. Tel un Christ en tenue de pèlerin des JMJ, il évangélise les maires des petites communes avoisinantes, brandissant la menace du Grand Cahors et le trépas de nos campagnes pour devenir les cités-dortoirs des villes alentour.

Quand on le voit, il a tout du type qui vous veut du bien, avec des effluves de France 3 l’après-midi, façon Laurent Romejko. J’ai mis longtemps à comprendre ce qui lui valait de se faire lécher les chaussures « bateau » et le Polo Ralph Lauren par les élus du coin. Tel le renard de la fable, il aime louer le ramage et le plumage de nos bourgmestres. Ceux-ci, pliant devant la menace de la globalisation, se résignent et semblent prêts à tout abandonner à son fief : services publics, médecins, école, etc. Résumons : d’un côté, il brandit la menace de l’absorption des campagnes par les grosses villes, de l’autre, il centralise tout dans son bled. Pour ce faire, notre rusé renard est prêt à tout. Quand une commune appartenant à sa communauté de communes, par exemple, dépose un projet de pôle scolaire unique, comme préconisé par la préfète et l’académie, une deuxième commune sort de son chapeau un contre-projet, sous l’impulsion de notre fringuant Messie local. Si les deux communes n’arrivaient pas à une entente entre elles, elles verraient la fin de leur RPI et le transfert de la plupart de leurs élèves…dans l’école de notre héros ! Et pas un élu de se demander à qui profite le crime…

A quelques kilomètres à la ronde, même le cœur des mélenchonnistes cède aux sanglots longs des violons de la mise en scène de sa vie. « Le pauvre, il a fait campagne en scooter. » Mouais, une campagne dont les comptes ont été refusés et un an d’inéligibilité ! Tiens, ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? Quand on vous dit que Les Républicains sont une « famille » politique, on croirait presque à un atavisme !

Bref, maire, co-président de la communauté de communes, conseiller régional, candidat aux législatives : bientôt calife à la place du calife ! Pantalons trop courts, un peu comme ses idées, mais les dents belles et bien longues.