Ciné Lot : l'éducation populaire et son outil cinéma itinérant menacés
Aricle publié dans le n° d'octobre (n°104), par Cécile, mis en ligne le 2 novembre 2016
La Fédération Départementale des Foyers Ruraux du Lot (FDFR46), déjà fragile financièrement pour l’ensemble de ses activités, éprouve des difficultés grandissantes notamment pour le fonctionnement de son service de cinéma itinérant CinéLot. Nous avons fait l'effort financier d'équiper nos deux véhicules de matériel numérique afin de sillonner les routes du département et d'assurer plus de 400 projections qui réunissent près de 11 500 spectateurs par an.
La FDFR46 devant reverser 56% des recettes au distributeur, à la SACEM et au titre de taxes afférentes à ce type d’activité… se retrouve structurellement déficitaire. Les subventions allouées par le département, les communautés de communes et les communes s’avèrent insuffisantes pour desservir la trentaine de salles, dispersées dans tout le département et salarier les projectionnistes nécessaires. Ce cinéma itinérant ne mérite-t-il pas le même effort consenti par des villes pour sauver leur salle...?
Face à cette situation particulièrement préoccupante, nous avons été contraints dans une première urgence et à titre de mesure conservatoire, de supprimer les séances du mois d’octobre dans bon nombre de communes. Cette décision, véritable crève-cœur, est tout à fait contraire à la mission des Foyers Ruraux qui se sont constamment efforcés d’irriguer l’ensemble du territoire rural. Nous l'avons prise alors que, lors de l’Assemblée Générale de Labathude du 21 mai, tous les élus locaux et départementaux présents ont reconnu et salué l’importance et l’intérêt du travail réalisé, surtout en direction du jeune public en terme d’éducation à l’image.
Force donc est de constater que si une forte prise de conscience n’est pas au rendez-vous malgré nos alarmes répétées, une des dernières structures à vocation d'éducation populaire, garante d'une présence culturelle dans nos territoires ruraux peu densifiés, se verrait contrainte d'abandonner sa mission ! Qu’adviendra-t-il des grandes promesses républicaines relatives à l’égalité des chances dans nos campagnes, de l’éducation populaire diffusée jusqu’au plus petit de nos villages ? Il s'agit bien d'une absence de reconnaissance du bien fondé de nos structures, éminemment civilisatrices, portées à bout de bras par un bénévolat qui s'épuise.
Désormais, c'est aux élus de savoir s'ils veulent continuer à offrir aux milieux éloignés des services concentrés de la ville, une richesse culturelle digne de ce nom.
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