Alternatiba Figeac (LEA n°93)
Dossier du Lot en Action n°93 (septembre 2015), préparé par l'équipe d'Alternatiba Lot, mis en ligne le 26 mars 2016
Alternatiba Figeac 3 octobre 2015
Village des Alternatives
Ensemble, dessinons le monde d’après en changeant le système, pas le climat…
Le monde d’après pétrole, après gaspillages, après scandales financiers, après pillage généralisé des ressources naturelles, après fermes-usines, après grands égoïsmes, après corruptions en tous genres, après morosité ambiante : on peut et on doit rêver. Mais avant tout, essayons de bâtir, très concrètement. Le 3 octobre prochain, répondant à l’invitation du collectif Alternatiba Lot, nous serons tous à Figeac pour découvrir mille et une solutions alternatives – et même souvent facteurs d’économies substantielles - à glisser sans tarder dans notre quotidien. Ensemble, relevons le défi de l’urgence : inventons un monde plus humain, plus solidaire, plus convivial. Dans une ambiance de fête populaire. Et nos enfants nous remercieront.
Imaginons… Place de la Raison, la bien-nommée, un village de toile, grouillant de vie, divisé en quartiers thématiques. Passé l’accueil, les visiteurs entrent déjà dans le monde d’après, oublient pour un temps inestimable les échanges marchands, les actualités désespérantes et les ornières du quotidien. Ils se bousculent autour des stands, se renseignent sur l’agriculture biologique ou biodynamique, apprennent à cuisiner pas cher ou à lutter contre le gaspillage alimentaire, comprennent les défis de la biodiversité, approchent les projets des apiculteurs pour sauver leur métier. Face aux Amap, coopératives, boutiques bio, ils déchiffrent les enjeux d’une proximité cultivée avec des producteurs engagés dans les circuits courts, tels ceux proposés par une agriculture de qualité fermière. Ils explorent les mille vertus des jardins partagés, goûtent aux plantes sauvages, abordent la question des semences paysannes, se frottent aux sujets qui fâchent : OGM, Traité transatlantique TAFTA, énergie nucléaire, etc.
De temps à autre, la sono convie les amateurs à se rapprocher du grand chapiteau, de la salle Balène ou bien du Centre social : là se déroulent, à longueur de cette journée particulière, des tables-rondes, des exposés, des projections-débats, une conférence citoyenne et une autre gesticulée… On y traite des questions liées à l’eau, à l’agriculture, au climat, aux énergies dévoreuses d’hier et prometteuses pour demain. On y découvre comment défendre les biens communs, ceux qui appartiennent à tous, face aux appétits insatiables des multinationales et des financiers de tous poils.
Passant d’un quartier à l’autre, les visiteurs-acteurs (ou vice-versa) découvrent qu’on peut d’ores et déjà adopter dans de nombreux domaines du quotidien des actes de transition qui ne grèvent pas les petits budgets mais peuvent au contraire rapporter gros : réparer plutôt que jeter, recycler et valoriser les déchets, opter pour une économie relocalisée, ou s’engager pour une démocratie mieux partagée. Qu’il est possible et surtout souhaitable d’habiter, de se chauffer, de se déplacer, d’échanger, de vivre ensemble, d’accompagner les plus démunis en s’appuyant sur des pratiques respectueuses de l’humain, de la société et de son environnement. D’une rive du Célé à l’autre, escortés via la passerelle par des musiciens-comédiens qui soulignent joyeusement le trajet, les visiteurs arrivent aux prairies des Pratges : un vaste espace de gratuité rompt avec les relations marchandes et suscite de précieux échanges. Des ateliers, des lieux de démonstrations y sont aussi implantés : comment penser une épuration phytosanitaire, pourquoi et comment choisir des matériaux et des techniques de construction écologiquement vertueuses, pour quel système opter pour fabriquer son énergie, quel est le sens d’un jardin en permaculture. L’économie sociale, solidaire et écologique est expliquée ainsi que les systèmes d’échanges locaux, les monnaies de proximité.
Partout de la musique, du théâtre de rue, des jeux pour petits et grands enfants, des espaces de détente et d’échanges. Des buvettes et points restauration engagent à se poser, à savourer, à flâner dans cette esquisse du monde d’après…
Le soir venu, un grand repas réunit les convives sous les étoiles. Au kiosque à musique, c’est scène ouverte ou défilé de groupes plus ou moins formels. La nuit se pose sur la ville, l’ambiance est joyeuse, le monde a déjà changé d’allure, le système a amorcé son virage, faute de changer le climat. Les enfants s’ébattent librement, à défaut de déjà nous remercier de dessiner à leurs côtés un avenir plus radieux.
Une journée de rêve ? Il n’appartient qu’à chacun de nous de la transformer en réalité au quotidien. Empoignons ce destin, chacun à sa place, ouvrons l’impasse infernale de la fatalité sur des horizons porteurs d’espoirs. Lanceurs d’alertes, scientifiques, climatologues, médecins, économistes éclairés, appuyés par des citoyens engagés et responsables, esquissent une voie que tous nous devons tracer. Pour Alternatiba Lot, tout commence le 3 octobre à Figeac.
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