Alliot-Marie, Villepin et Barnier devant la Cour de justice de la République

Source : Médiapart, par Antton Rouget (extrait), mis en ligne le 23 février 2016

Médiapart frappe encore très fort en publiant aujourd'hui le contenu de l’ordonnance de la juge dans l'affaire d'État du bombradement de Bouaké.

Affaire d etat du bombardement de bouakePlus de onze ans après le bombardement de Bouaké, en Côte d’Ivoire, qui a coûté la vie à neuf soldats français, la juge d’instruction Sabine Kheris sollicite le renvoi des anciens ministres de l'intérieur, la défense et des affaires étrangères devant la Cour de justice de la République. Mediapart publie le contenu de l’ordonnance de la juge. Révélations sur une affaire d’État.

Elle aura successivement mobilisé quatre magistrats instructeurs, réclamé une décennie d’enquête, la déclassification d’une flopée de documents estampillés « Secret défense » et des dizaines d’auditions. Onze ans après le décès de neuf soldats français et d'un humanitaire américain dans le bombardement d’une base française en Côte d’Ivoire, l’instruction de l’affaire Bouaké touche à sa fin. En charge du dossier depuis 2012, la juge Sabine Kheris a sollicité, le 2 février 2016, le renvoi de Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier devant la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger des délits commis par des membres du gouvernement, comme l’a annoncé Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 17 février.

Affaire d etat du bombardement de bouake alliot marie et villepinAu cœur du dossier, les anciens ministres de l’intérieur, de la défense et des affaires étrangères de Jacques Chirac sont formellement accusés d’avoir sciemment entravé l’enquête sur le bombardement, d’après l’ordonnance de transmission des pièces au procureur de la République que révèle Mediapart.

« Il est apparu tout au long du dossier que tout avait été orchestré afin qu’il ne soit pas possible d’arrêter, d’interroger ou de juger les auteurs biélorusses du bombardement », conclut ainsi la juge au bout de 12 pages de démonstration.

Affaire d etat du bombardement de bouake michel barnierLes trois anciens piliers du gouvernement de Jacques Chirac auraient pris cette décision après « concertation à un haut niveau de l'État » et encourent, chacun, trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour avoir « fourni à la personne auteur ou complice d'un crime ou d'un acte de terrorisme puni d'au moins dix ans d'emprisonnement un logement, un lieu de retraite, des subsides, des moyens d'existence ou tout autre moyen de la soustraire aux recherches » (article 434-6 du Code pénal).

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