Source : Le Lot en Action n°79 (février), mis en ligne le 22 mars 2014
Au pays du vélo, Eddy Merckx a fait des émules. Mais pas forcément pour la compèt’. A Bruxelles, une jeune entreprise lance la livraison à vélo, de la simple lettre au canapé trois places, et se montre tout aussi efficace, sinon plus, que les services de livraison motorisés, tout en proposant une alternative à l’étouffement du traffic automobile bruxellois.
Un colis à livrer ? Une lettre ? Une machine à laver ? Pas besoin d’appeler une camionnette ou un service de livraison polluant. Pour le même prix, et par la simple force de leurs jambes, et de leur guidon, les livreurs à vélo de “Dioxide de Gambettes” amèneront vos envois à bon port, quelle que soit la météo, et sans jamais souffrir des embouteillages.
Dioxide de Gambettes, c’est le nom de la petite entreprise bruxelloise fondée en 2009 par Damien Lesca (34 ans). Une structure de trois personnes, qui pédalent à contre-courant, et qui a transporté 38 tonnes – l’équivalent d’un semi remorque - l’an dernier, sans jamais déroger à la sacro-sainte règle de la ponctualité.
“Tout est parti d’un constat” explique Damien Lesca. “Bruxelles est étouffée par le traffic, notamment par les centaines de milliers de voitures qui y entrent chaque jour, conduites par des gens qui n’y vivent pas et qui viennent pour y travailler.”
L’avantage d’avoir recours à un livreur à vélo est double : il est “eco-friendly”, et aujourd’hui beaucoup de particuliers et d’entreprises intègrent la dimension d’empreinte écologique dans leurs comportements.
Il est économique, ensuite, puisque Damien et ses collègues se faufilent sans problème à travers les voitures. “Certains clients, comme les snacks ou les traiteurs, ont un besoin impératif que la commande arrive à l’heure. S’ils envoient leurs sandwichs en camionnette, ils courent le risque que la commande soit bloquée des heures dans un embouteillage.”
Damien craint l’arrivée, un jour, d’un investisseur qui mettra d’un coup vingt-cinq vélos sur le terrain et viendra tuer dans l’œuf cette belle entreprise qu’il s’efforce de faire éclore. Mais en attendant, lui et ses amis se sont lancés, en décembre dernier, dans un défi de taille : amener 450 kilos de sapins depuis les Ardennes belges vers Bruxelles (180 kilomètres) en trois jours.
“Ce défi, c’était l’occasion de montrer au grand jour tout ce qu’il est possible de transporter à vélo. On peut transporter presque tout, et pas seulement les petits colis. C’est aussi une volonté de prise de conscience autour de la notion de “Sport utile”. Une notion qui naît au regard des parcs bruxellois, pris d’assaut sur le temps de midi par des centaines de joggeurs qui se dépensent pour préparer des marathons mais effectuent tous leur déplacements en voiture. Dans la société d’aujourd’hui, les gens travaillent tellement qu’ils n’ont plus le temps d’être en mouvement. Par contre, certains vont dépenser une énergie folle à réaliser des exploits parfaitement inutiles.”
A travers leur métier, Damien, Fanny et Thomas, prouvent qu’on peut rester en forme tout en gagnant sa vie et en inventant d’autres manière de participer à l’économie.
Business bio Le vélo transporteur roule à l’énergie solaire Utiliser le vélo pour transporter des charges devient courant, comme le font par exemple les livreurs de Dioxide de Gambettes à Bruxelles. Mais c’est lourd et demande beaucoup d’efforts. Une solution pour alléger la peine ? Une assistance électrique. Oui, mais solaire ! C’est ce que propose une firme californienne, NTS Work, qui produit un vélo avec casier chargeur recouvert de panneaux solaires. Ceux-ci ne pèsent qu’un kilogramme pour environ un mètre carré, et développent une puissance de 60 watts : c’est suffisant pour mouvoir le vélo par un jour ensoleillé en pédalant doucement, selon le fabricant. Coût : 4 000 dollars, soit environ 2 900 euros. Ah oui, quand même... |
Notes :
Extraits d'un article publié sur Reporterre : http://goo.gl/W0reb6
Site de l'entreprise belge Dioxide de Gambettes : http://goo.gl/J0ZLMF
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