Deuil sous les sunlights
À peine achevée la minute de silence dans le collège parisien où il se “recueillait”, le candid… euh, président Sarkozy se fendit d’une déclaration qui n’avait rien à voir avec un hommage aux victimes, mais tout de la logorrhée catastrophiste :
« Ça s’est passé à Toulouse, dans une école confessionnelle, avec des enfants de familles juives mais ça aurait pu se passer ici. Il y aurait pu avoir le même assassin. »
Le candid… président Sarkozy n’allait pas en rester là. Il insista lourdement, quitte à susciter une gêne compréhensible :
« Et l’assassin s’est acharné sur une petite fille. Il faut réfléchir à ça. C’est très important de penser à ces enfants, à leur famille. Et c’est très important de réfléchir au monde tel qu’il est, tous ensemble, dans l’école de la République. »
Rien d’électoral là dedans bien sûr ! Juste une petite leçon d’éducation civique en passant à des mômes de 11 à 15 ans. Un vrai travail de deuil… sous les sunlights !
François Hollande à la remorque
Dès qu’il apprit la nouvelle de la tragédie, François Hollande quitta précipitamment (sous les sifflets) la centrale nucléaire de Fessenheim où il se trouvait, débarqua sur les lieux du drame, mais un peu tard, le candid… président était déjà passé par là.
Qu’à cela ne tienne, le candidat socialiste annonça à qui voulait médiatiquement l’entendre sa présence aux funérailles des militaires de Montauban et vint observer lui aussi une tonitruante minute de silence dans un collège du Pré Saint-Gervais en Seine Saint-Denis.
« Je voulais être ce matin dans une école de la République pour participer à ce moment de recueillement où tous les enfants de France prennent conscience du drame. C’est finalement le sens de cette journée qui sera suivie par d’autres et où, sans reprendre immédiatement la campagne présidentielle, nous devons tous avoir à cœur de rassembler la nation. »
Ce qui n’empêcha pas notre patelin Sisyphe de maintenir sa présence à l’émission tout ce qu’il y a de politique de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV le 20 mars.
Prise de distance des autres candidats
Les autres candidats ne se crurent pas obligés d’adopter de telles sirupeuses postures. Eva Joly se refusa à se rendre sur les lieux du drame au prétexte qu’elle n’avait rien à apporter à l’enquête.
François Bayrou renvoya à leurs responsabilités ceux (suivez mon regard) qui entretiennent « les tensions, les passions, les haines ».
Et Jean-Luc Mélenchon considéra que poursuivre la campagne était au contraire « un acte de résistance » à l’odieux :
« Il ne faut pas mettre notre bouillante démocratie entre parenthèses du fait d’un odieux dégénéré assassin. Des dégénérés criminels ne doivent pas avoir l’illusion qu’ils puissent acquérir une espèce de notoriété de l’infâme, en ayant réussi à bloquer tout le pays en ayant assassiné des enfants. »