Tuerie de Toulouse : obscénité d'un deuil surmédiatisé

 

Chroniques du Yéti | 21 mars 2012 | mis en ligne par Paco

Aussitôt conngraffiti-grece-tv-prison.jpgue la tuerie de l’école juive de Toulouse, les deux candidats favoris des sondages, François Hollande et Nicolas Sarkozy, décrétèrent unilatéralement la suspension de la campagne électorale. Paradoxalement, jamais on ne les vit tant multiplier les démonstrations médiatiques sur fond de discours sécuritaire.

Deuil sous les sunlights

À peine achevée la minute de silence dans le collège parisien où il se “recueillait”, le candid… euh, président Sarkozy se fendit d’une déclaration qui n’avait rien à voir avec un hommage aux victimes, mais tout de la logorrhée catastrophiste :

« Ça s’est passé à Toulouse, dans une école confessionnelle, avec des enfants de familles juives mais ça aurait pu se passer ici. Il y aurait pu avoir le même assassin. »

Le candid… président Sarkozy n’allait pas en rester là. Il insista lourdement, quitte à susciter une gêne compréhensible :

« Et l’assassin s’est acharné sur une petite fille. Il faut réfléchir à ça. C’est très important de penser à ces enfants, à leur famille. Et c’est très important de réfléchir au monde tel qu’il est, tous ensemble, dans l’école de la République. »

Rien d’électoral là dedans bien sûr ! Juste une petite leçon d’éducation civique en passant  à des mômes de 11 à 15 ans. Un vrai travail de deuil… sous les sunlights !

François Hollande à la remorque

Dès qu’il apprit la nouvelle de la tragédie, François Hollande quitta précipitamment (sous les sifflets) la centrale nucléaire de Fessenheim où il se trouvait, débarqua sur les lieux du drame, mais un peu tard, le candid… président était déjà passé par là.

Qu’à cela ne tienne, le candidat socialiste annonça à qui voulait médiatiquement l’entendre sa présence aux funérailles des militaires de Montauban et vint observer lui aussi une tonitruante minute de silence dans un collège du Pré Saint-Gervais en Seine Saint-Denis.

« Je voulais être ce matin dans une école de la République pour participer à ce moment de recueillement où tous les enfants de France prennent conscience du drame. C’est finalement le sens de cette journée qui sera suivie par d’autres et où, sans reprendre immédiatement la campagne présidentielle, nous devons tous avoir à cœur de rassembler la nation. »

Ce qui n’empêcha pas notre patelin Sisyphe de maintenir sa présence à l’émission tout ce qu’il y a de politique de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV le 20 mars.

Prise de distance des autres candidats

Les autres candidats ne se crurent pas obligés d’adopter de telles sirupeuses postures. Eva Joly se refusa à se rendre sur les lieux du drame au prétexte qu’elle n’avait rien à apporter à l’enquête.

François Bayrou renvoya à leurs responsabilités ceux (suivez mon regard) qui entretiennent « les tensions, les passions, les haines ».

Et Jean-Luc Mélenchon considéra que poursuivre la campagne était au contraire « un acte de résistance » à l’odieux :

« Il ne faut pas mettre notre bouillante démocratie entre parenthèses du fait d’un odieux dégénéré assassin. Des dégénérés criminels ne doivent pas avoir l’illusion qu’ils puissent acquérir une espèce de notoriété de l’infâme, en ayant réussi à bloquer tout le pays en ayant assassiné des enfants. »

Mais de ces scrupules, nos deux favoris des “échantillons représentatifs”, tout à leur danse de séduction émotionnelle, n’ont apparemment cure. Oublieux cependant de ce que la surmédiatisation obscène de l’affliction tourne vite à la posture indécent
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Commentaires (2)

1. Laurie 21/03/2012

C'est Marine Le Pen qui,la 1ère,a eu l'idée d'interrompre sa campagne en disant qu'elle n'irait pas à l'émission de Fce 2 prévue le soir-meme.Les autres ont cru bon de faire pareil!
Elle est aujourd'hui à l'hommage rendu aux soldats en compagnie,entre autres,d'Eva Joly!
Mélenchon avait lui-même interrompu sa campagne,mais aujourd'hui,il trouve qu'on pousse le bouchon un peu trop loin!

2. la mère tapedur 21/03/2012

Si j'ai bien tout compris: Celui qui interrompt sa campagne le fait par intèrêt. Celui qui n'interrompt pas sa campagne le fait aussi par intérêt. La seule chose qui compte c'est l'élection.
The show must go on!
Je crois que je vais aller dans mon jardin et regarder pousser mes salades...

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