Arrêt sur images. 4 avril 2012
Le Monde révèle aujourd'hui que le très controversé Thierry Fragnoli, le magistrat qui instruit l'affaire de Tarnac depuis 2008, a demandé et obtenu d'être dessaisi du dossier. Un pied de nez aux avocats de la défense ou un aveu d'échec?
Au bout de 2 ans de combat acharné (et médiatique) pour juger une dizaine d'"anarcho-autonomes", soupçonnés d'avoir posé des crochets sur des caténaires pour désorganiser les lignes de la SNCF en 2008, le juge d'instruction Thierry Fragnoli a été dessaisi du dossier, à sa demande. Le Monde, qui révèle l'information, s'interroge : s'agit-il d'un pied de nez du juge aux avocats de la défense qui avaient demandé sa récusation, ou d'un simple ras-le-bol face à leur agitation?
Allant dans le sens de la première hypothèse, une source du quotidien assure que le juge aurait signifié, en substance, aux avocats de la défense : "Puisque vous dites que je personnalise, je vous laisse seuls face au dossier, on verra bien s'il tient." Les sources de l'AFP, elles, y voient plutôt la volonté de "ramener la sérénité dans ce dossier" et d'échapper enfin au tourbillon médiatique dans lequel il s'était embarqué.
Nous avions détaillé le dernier rebond dans l'affaire le 16 mars dernier, lorsque Le Canard enchaîné avait publié un mail du juge, adressé à des journalistes "amis de la presse libre", comprendre "celle qui n'est pas affiliée à Coupat/Assous". Julien Coupat, identifié comme le leader du "groupe de Tarnac", et le plus médiatique de ses avocats, Jérémie Assous, étaient alors montés au créneau pour dénoncer la partialité du juge. Aux motifs des "propos subjectifs" tenus par Thierry Fragnoli et de son "parti pris en faveur de la culpabilité" de Coupat, ils avaient déposé une requête en récusation" auprès du premier président de la cour d'appel de Paris.
Les avocats de la défense s'appuyaient aussi sur le livre-enquête de David Dufresne, Tarnac, magasin général, dans lequel le journaliste publiait la teneur de plusieurs entretiens qu'il avait eus avec le juge.
Au cours de l'émission où nous l'avons reçu, David Dufresne avait tenté de mieux cerner la personnalité du juge, "vif, direct et joueur", qui citait Kill Bill pour mieux expliquer sa démarche.
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