Les antifas en zélés commissaires politiques

Il y a quelques jours, je suis tombé sur une vidéo qui m’a mis fort mal à l’aise. Le 16 avril, une bande de gros bras excités, se présentant comme “antifas” [antifascistes, ndlr] s’en prenait à un groupe de quidams qui tentaient de monter un atelier de “citoyens constituants” place de la République à Paris.

 

Les Citoyens constituants œuvrent, dans la lignée d’Étienne Chouard, pour l’écriture d’une constitution française par et pour les citoyens. On aime, on n’aime pas, on en pense ce que l’on veut — le but de cet article n’est pas ici de décider du bien-fondé ou non de leur démarche. Mais le moins que l’on puisse constater est qu’ils n’ont rien de va-t-en guerre pervers ou machiavéliques. De plus, aucun d’entre eux n’a strictement la moindre influence au sein des groupes de pression du vieux monde d’avant.

Leurs procureurs antifas, par contre, ont le pénible comportement de ces milices de petits commissaires politiques dont les agissements n’ont rien à envier à ceux qu’ils prétendent combattre : les “fas” [fascistes”]. Ou plutôt non, les “crypto-fascistes”, c’est à dire les “fascistes cachés”. À ce titre-là, c’est-à dire sans autre argument que le soupçon grossièrement distillé, tout le monde peut toujours devenir le “crypto-salaud” supposé d’un clan adverse.

Pour tout vous dire, j’ai un temps été moi-même la cible de ces gens. Mais je fus vite rassuré en constatant que ceux-là mettaient dans leur même sac “conspirationniste” des “rouges-bruns” aussi “douteux” que Noam Chomsky ou Edgar Morin. Honnêtement, les organisateurs des #NuitDebout auraient tout intérêt à tenir au plus vite ces sombres crétins à distance.

Le recyclage impossible des élites du monde d’avant

Le cas des élites du monde d’avant tentant de se raccrocher en désespoir de cause aux wagons du train #NuitDebout me paraît de tout autre nature. Alain Finkielkraut et sa bande hurlent au chat écorché pour avoir été expulsés de la République, dans des conditions d’ailleurs beaucoup moins brutales[1] que ne le suggèrent les quelques images-vidéos ci-dessous.

 

En vérité, je considère son expulsion comme infiniment logique et salutaire. Enfin quoi, le mouvement #NuitDebout n’est-il pas né pour suppléer aux saloperies d’un monde d’avant dont Finkielkraut et ses amis étaient les plus zélés thuriféraires ?

Imagine-t-on Robespierre confier une mission révolutionnaire à Louis XVI ? De Gaulle nommer Pétain au ministère de la guerre en 45 ? Imagine-t-on BHL en Monsieur Loyal des agapes de la Nuit Debout ? Pujadas en présentateur de TV Debout ? Et pourquoi pas revendre cette dernière à Olivier Dassault ou à Patrick Drahi ?

La liberté d’expression a bon dos ! Ceux-là n’en ont-ils pas usé et abusé quand ils monopolisaient les plateaux des médias de propagande ?Une révolution, c’est ce qui enterre un passé révolu. Le mieux que puisse faire les Finkielkraut et consorts est de se tenir à carreau et de la boucler. Enfin !

Notes:

[1] Lire Finkielkraut expulsé, malaise à Libération (blogs-Mediapart)

 

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