Le Lot en Action, source : communiqué de presse de la Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile de France, mis en ligne le 10 avril 2014
Le mardi 8 avril à 20h17, une cinquantaine de personnes ont investi le plateau du journal de France 2 afin de lire un communiqué contre un projet de Convention Unédic qui aggraverait la précarisation en s'attaquant principalement aux salariés les plus pauvres, qu'ils soient au chômage, en emploi discontinu ou au chômage "en activité à temps réduit". Au nom d'un déficit soigneusement entretenu, ce projet s'attaque tout particulièrement à ces fameux nantis que sont les intérimaires... Ces derniers perdraient mensuellement de 50 à 300 euros chacun si une telle convention devait entrer en vigueur. Nous disons non à une logique concurrentielle qui nous rabaisse tous.
A peine les manifestants étaient-ils arrivés sur le plateau, que le son était interrompu... Quelques secondes plus tard, David Pujadas déclarait rendre l'antenne en raison d'une occupation.
De même que les soit disant "négociations" Unedic sont une mascarade scandaleusement anti-démocratique (n'y sont sérieusement évoquées que les propositions patronales...), lorsque les média de masse évoquent des questions aussi cruciales que celles du chômage et de la précarité, c'est le plus souvent pour livrer des "informations" qui constituent autant de publireportage en faveur des orientations patronales et de celles des "syndicats" qui osent s'allier avec le MEDEF contre l'ensemble des salariés.
Voici le texte qui aurait pu être lu à l'antenne sur France 2 :
Nous sommes ici, chômeurs, travailleurs précaires, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers, pour vous informer.
Nous sommes ici parce que les négociations sur le régime d'assurance chômage se sont faites sans nous et contre nous. Nous refusons cet accord du 22 mars 2014 conclu entre les organisations patronales et la CFDT, la CFTC et FO.
Nous ne sommes pas dupes et nous sommes en colère : cet accord, imposé par le MEDEF, nous affaiblit tous. Le gouvernement ne doit pas agréer cet accord.
Quand la pauvreté touche plus de 9 millions de personnes, quand 80 % des embauches se font en contrats courts, quand un chômeur sur deux n'est pas indemnisé, il est scandaleux de s’attaquer aux droits sociaux en faisant payer les plus précaires.
Sous des prétextes fallacieux et sans débat contradictoire, c’est toute la protection sociale mutualiste qui est visée.
Nous avons des propositions
Des propositions adaptées à la discontinuité de l’emploi en partie portées par le Comité de suivi à l'Assemblée nationale. Ces propositions ont émergé d’un vaste mouvement d’opposition qui dure depuis 11 ans : nous demandons à ce qu'elles soient prises en compte, aujourd’hui.
Nous demandons une réforme complète de l'Unédic, de son fonctionnement, de sa représentativité, de son financement afin que tous les chômeurs bénéficient d'une indemnisation adaptée.
Nous refusons de payer cette crise de l'idéologie néo-libérale. Nous voyons la vie autrement, nous voulons vivre dignement.
Les salariés intérimaires et intermittents dont l'emploi est par nature discontinu et précaire, sont plus que jamais attaqués par cette nouvelle convention. Leur mobilisation se renforce de jour en jour.
Des actions, des assemblées générales, des manifestations sont prévues dans tout le pays pour demander la renégociation de cet accord.
Les festivals approchent. Les intermittents de l’industrie culturelle se mobilisent.
Nous soutenons Franck de Bourgogne, intermittent, précaire, en grève de la faim depuis 30 jours, nous soutenons le mouvement lycéen contre les expulsions des élèves sans papiers et la grève des employés de la Poste du 92. Nous participerons à la manifestation du 12 Avril contre l'austérité, le racisme et le sexisme.
Chômeurs, travailleurs précaires, Intermittents, intérimaires, salariés au régime général ou aux régimes spécifiques, avec ou sans papiers :
Ce que nous proposons nous concerne tous.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.
Le Lot en Action, 24 avenue Louis Mazet, 46 500 Gramat. Tél.: 05 65 34 47 16 / [email protected]