Marianne, par Jack Dion. Mis en ligne le 2 mai 2013.
Après l'affaire Cahuzac, voici l'affaire Guéant. Dans les deux cas les mêmes suspicions, en arrière plan, du financement occulte des partis politiques... Ci-dessous l'article de Jack Dion, paru sur le site de Marianne et à la suite celui de Thierry Lamirau (le réalisateur du film Uranium en Limousin), paru sur Bellaciao.
Quand un homme politique est incapable de s’expliquer sur des pratiques financières douteuses, c’est inquiétant. Quand il s’agit de l’ex ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, c’est grave.
On avait eu la Cahuzac, du nom de ce ministre du budget jurant les yeux dans les yeux qu’il n’avait jamais eu de compte en Suisse, avant de battre sa coulpe quelques semaines plus tard.
Voilà maintenant la Guéant, ou l’histoire d’un ex ministre de l’Intérieur pris la main droite dans un pot de peinture (flamande) et l’autre dans la caisse des primes occultes échappant au fisc. Comment disait l’ancien Président, déjà ?
Ah oui, c’est ça : « République irréprochable ». La « République irréprochable » a le visage de Claude Guéant, Talleyrand des temps modernes.
Roselyne Bachelot, qui le côtoya de près comme ministre du même gouvernement, a dit de ses explications embarrassées : « soit c’est un menteur, soit c’est un voleur ». Entre ex collègues, c’est sympa. On sent l’affection mutuelle, le respect et l’admiration. Mais pourquoi sous estimer les capacités de ce Sarkozyste du premier cercle ? Il est capable d’être les deux à la fois, voleur et menteur.
En tout cas, Claude Guéant n’a convaincu personne sur les origines des 500.000€ arrivés d’un compte étranger, découverts dans le cadre de l’enquête sur un éventuel financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, en 2007, par des fonds en provenance de la Libye de Kadhafi.
Son histoire de vente de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eervelt à un avocat, en 2008, laisse pour le moins perplexe. La somme finale, rondelette, ne semble pas correspondre (et de loin) aux estimations des œuvres de cet artiste.
L’ex homme de l’ombre se plaint (à juste titre) de la violation du secret de l’instruction. Il assure pouvoir fournir à la justice tous les documents attestant de la validité de cette opération. On verra bien. Pour l’heure, l’affaire exhale plus l’odeur de l’argent sale évoqué par un Zied Takieddine que celle de la peinture flamande du XVIIème siècle.
Mais ce n’est pas tout. Car les comptes de Claude Guéant, qui aime à se présenter comme un citoyen modeste, vivant chichement, attestent aussi d’étranges virements en liquide.
Ce ne sont pas de « grosses sommes », a-t-il déclaré au Monde, pas plus de 20.000 à 25.000€, « pour acheter des appareils ménagers, des choses de ce type ». Une lessiveuse, peut-être ?
Quant à l’origine des fonds, on plonge dans une étrange zone d’ombre. Des « primes de cabinet » ? Impossible puisqu’elles ont été supprimés par Lionel Jospin en 2002. Claude Guéant assure que la pratique a perduré au ministère de l’Intérieur jusqu’en 2006. Etrange. A moins qu’il ne s’agisse d’un système parallèle, et si oui, lequel ?
À part ça, tout va bien. On apprend de la bouche d’un ex ministre de l’Intérieur que des primes occultes ont circulé, qu’elles étaient versées en liquide, qu’elles échappaient au fisc, et qu’il en a bénéficié.
À part ça, tout va bien. La Sarkozie était clean, propre, nette, sans bavure. Quant à la campagne de 2007, elle a été financée uniquement avec l’argent des militants et les ventes de tee shirt.
À part ça, tout va bien. On a pu faire la leçon aux pauvres, dénoncer en tout chômeur un tricheur potentiel, et organiser des réseaux de primes au black au plus haut sommet de l���Etat.
À part ça, tout va bien. Un ex ministre de l’Intérieur s’est comporté comme un petit voyou sans que le président de l’époque ait pu en être informé.
À part ça, tout va bien. Il n’y a pas besoin d’organiser la promotion de Marine Le Pen. Le « tous pourris » chemine tout seul, avec le coup de main (pardon : de pinceau) d’un représentant éminent de la grande famille UMP, où l’on ne transige pas sur les principes de la République et de la morale.
Source : Bellaciao, par Thierry Lamireau
Le Néant de Claude GUEANT !
L’ex-Ministre de l’Intérieur, Claude GUEANT, devra s’expliquer prochainement auprès des juges après la perquisition qui a eu lieu chez lui le 27 février 2013 ordonnée par le parquet de PARIS et la Brigade Financière dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte sur l’arbitrage TAPIE-ADIDAS-CREDIT LYONNAIS. Il a donc été trouvé, sur les relevés bancaires de ce respectable M.GUEANT, 500 000 euros en provenance d’un compte à l’étranger ainsi que des paiements de factures en liquide…
Il est intéressant de se pencher sur l’intervention en direct de Claude GUEANT dans le cadre du 20h de FRANCE 2 du mardi 30 avril 2013 face au journaliste PUJADAS.
« Les yeux dans les yeux » (cf.Jérôme CAHUZAC) M.GUEANT jure que « tout cela n’a rien à voir avec la LIBYE et qu’il s’agit d’affaires strictement privées »…sauf que ce cher Monsieur n’était pas tout à fait un personnage « privé ».
Pour rappel, il a été Préfet, Directeur Général de la Police Nationale, Secrétaire Général de l’Elysée, collaborateur privilégié de SARKOZY pour des missions secrètes en LIBYE, en ARABIE SAOUDITE et AFRIQUE NOIRE…puis Ministre de l’Intérieur !
Les douaniers rigolent en entendant dire GUEANT que « ces 500 000 euros proviennent de la vente de tableaux !… »L’argument de la vente de tableaux est un grand classique ! disent-ils.
« Ce n’est absolument pas un blanchiment d’argent » dit GUEANT au 20h de FRANCE 2.
Premier lapsus à l’antenne de Claude GUEANT :
« Je les ai vendus au prix que me proposait le vendeur…l’acheteur, pardon. »
« J’avais acquis ces tableaux il y a de cela 20 ans », dit GUEANT.
Elément qui étonne :
Les tableaux du peintre ANDRIES VAN EERTVELT sont donnés à un prix médian de 41 000 euros et exceptionnel de 160 000 euros par la société ARTPRICE.
On est donc très loin, comme le souligne le journaliste PUJADAS, des 500 000 euros pour la vente de deux tableaux !
L’argent liquide
Deuxième lapsus à l’antenne de GUEANT :
« Lorsque le journaliste du « Canard Enchaîné » dit que j’ai eu des sommes conséquentes…pardon…que j’ai payé en espèces avec un grand nombre de factures (…) Non, j’ai payé avec une dizaine de factures pour un montant de l’ordre de 25 000 euros…c’est pas rien…mais pas faramineux non plus. »
Les primes de cabinet…le problème…
Le problème est que les « primes de cabinet » versées en liquide ont été supprimées par le gouvernement JOSPIN en 2002 et remplacées (en principe !) par des virements bancaires…c’est-à-dire 6 mois avant que GUEANT soit Ministre de l’Intérieur !
Roselyne BACHELOT indique :
« Soit GUEANT est un menteur soit c’est un voleur (…) car les sommes en liquide ne se faisaient plus ! »
On peut dire, sans trop s’avancer, que GUEANT est un MENTEUR et un VOLEUR.
Daniel VAILLANT, ancien Ministre de l’Intérieur a indiqué :
« Les sommes en liquide ne se pratiquaient plus. »
A cela, GUEANT répond en direct sur FRANCE 2 :
« Les primes en liquide…Daniel VAILLANT a peut-être oublié ! Les primes sont justifiées…pas pour moi…(…) payées en espèce, c’était un système qui existait au vu et au su de tout le monde ! »
GUEANT contredit par ses collaborateurs !
« Comme notre paye, l’éventuelle prime de sujétion nous était versée directement sur notre compte et donc forcément déclarée à l’administration fiscale » (cf. « Le Canard Enchaîné » du mardi 30 avril 2013)
En tout cas, ce qui est certain c’est que ces sommes N’ETAIENT PAS DECLAREES AU FISC !
Faut-il aussi rappeler que Claude GUEANT est ami du richissime homme d’affaires Alexandre DJOUHRI, homme de « choix » pour certains contrats (sulfureux ?) avec le Maghreb et le Moyen-Orient.
La coupe est pleine !
Claude GUEANT est un « arbre déjà bien nourri » par les manipulations et le mensonge…
Un arbre qui cache certainement une forêt encore plus fournie chez le sieur SARKOZY…
Le Lot en Action, 24 avenue Louis Mazet, 46 500 Gramat. Tél.: 05 65 34 47 16 / [email protected]