Source : Greenpeace et La voix du Nord, via Inform'action, mis en ligne le 18 avril 2014
Greenpeace a révèlé une fraude concernant les maïs OGM. Selon l’ONG, des semences de maïs certifiées sans OGM vendues en 2013 et 2014 par le semencier espagnol Semillas Fitó à des agriculteurs français en contiennent pourtant. Greenpeace a fait tester des échantillons par le laboratoire indépendant Eurofins. Les réusltats révèlent la présence d’OGM (jusqu’à six) dans trois lots. « Ces OGM ont été vendus, semés et cultivés dans les champs, on ne sait où en France, à l’insu d’agriculteurs qui ne souhaitaient pas planter d’OGM mais qui ont été trompés par ce semencier, explique Anaïs Fourest, chargée de campagne agriculture à Greenpeace. Ce maïs contenant des OGM se retrouve donc potentiellement dans notre alimentation.
Greenpeace a alerté le ministre de l’Agriculture et demande que ces semences de maïs soient immédiatement retirées du marché. De plus Greenpeace dénonce les riques de contamination entre ces cultures OGM et celle qui ne le sont pas. « Ce cas vient s’ajouter aux nombreuses preuves de contamination, accumulées depuis des années, rappelle Anaïs Fourest. Nous le répétons une fois de plus : la contamination OGM est inévitable, et la coexistence entre cultures OGM et non-OGM est impossible ! Tolérer la contamination par les OGM serait leur ouvrir grand la porte. C’est inacceptable ! »
Vote à l’Assemblée
C’est dans ce contexte que l’Assemblée nationale a adopté mardi une proposition de loi interdisant la culture du maïs transgénique en France. Les socialistes, auteurs du texte examiné en première lecture, les écologistes, les radicaux de gauche et le Front de gauche ont voté pour, tandis que les centristes de l’UDI étaient partagés. Les élus UMP, qui avaient annoncé un vote contre, avaient quitté l’hémicycle pour marquer leur opposition. Le texte volontairement large a pour but de sécuriser juridiquement l’interdiction du maïs MON 810, édictée mi-mars en urgence par arrêté juste avant la période des semis. L’Union française des semenciers et l’association générale des producteurs de maïs (AGPM) ont attaqué cet arrêté, plaidant le droit d’« accès aux innovations biotechnologiques ». Le Conseil d’État, saisi par des pro-OGM, avait annulé l’été dernier un arrêté d’interdiction datant de 2011 du MON 810, rouvrant la voie à son utilisation. Il s’agit aussi d’interdire par avance le maïs TC1507 (Pioneer-Dupont), qui pourrait être autorisé par l’UE : si les États ont été majoritairement opposés à ce feu vert, ils n’ont pas atteint la majorité qualifiée, ce qui a relancé le débat sur le mécanisme européen d’autorisation des OGM.
Le MON810 est le seul OGM actuellement cultivé dans l’Union européenne. Son renouvellement d’autorisation est en cours d’examen par l’Union européenne, avec en parallèle des discussions pour revoir le processus d’évaluation des OGM. Les États de l’UE ont la possibilité d’interdire sur leur territoire un OGM autorisé par l’Union européenne.
Le cabinet de M. Stéphane Le Foll a pris contact avec Greenpeace pour avoir plus de renseignements et mener son enquête, en lien avec la répression des fraudes. Nous resterons vigilants quant aux suites de cette affaire.
Six OGM différents ont été détectés dans des semences de maïs “certifiées sans OGM” vendues en France en 2013 et 2014 par le semencier espagnol Semillas Fitó ! Une situation inacceptable que nous dénonçons, alors que la loi sur l’interdiction du maïs OGM en France est en débat cet après-midi même à l’Assemblée nationale.
Photo : Semences de maïs Tauste commercialisées en France en 2013
Six OGM détectés dans des semences de maïs “certifiées sans OGM”
Nous avons fait tester par le laboratoire indépendant Eurofins, 3 échantillons aléatoires de semences de maïs d’environ 3 kilos, commercialisés en 2013 et 2014. Le laboratoire y a détecté les OGM suivants :
- 3 OGM différents dans l’échantillon de maïs ORDINO de 2014 : les TC1507, MIR604 et DAS-59122 ;
- 6 OGM différents dans l’échantillon de maïs ORDINO de 2013 : les MON810, MON863, NK603, TC1507, MON88017, DAS-59122 ;
- 2 OGM différents, dans l’échantillon de maïs TAUSTE de 2013 : les TC1507, DAS-59122.
Des agriculteurs français floués
Ces OGM ont été vendus, semés et cultivés dans les champs, on ne sait où en France, à l’insu d’agriculteurs qui ne souhaitaient pas planter d’OGM ! Ils ont été trompés par ce semencier, et ce maïs contenant des OGM se retrouve donc potentiellement dans notre alimentation.
Notre demande est claire : les semences de maïs incriminées doivent être immédiatement retirées du marché, le gouvernement doit mettre en place de réelles mesures de contrôle, et sanctionner sévèrement les infractions à ces règles.
Nous le répétons : la coexistence entre cultures OGM et non- – OGM est impossible !
La loi interdisant la culture de maïs OGM en France, en débat cet après-midi à l’assemblée nationale, est à la fois une nécessité et une urgence. Mais cette loi ne sera pas suffisante : pour lutter efficacement contre les OGM, la France doit agir au niveau européen pour renforcer l’évaluation des OGM et s’assurer qu’elle prenne en compte l’ensemble des impacts sanitaires à long terme, environnementaux et socio-économiques.
Les semenciers sont manipulateurs et peu scrupuleux. En effet, dans certains cas comme au Brésil, les semenciers et lobbies pro – OGM ont introduit ces cultures dans les champs, contaminant les cultures alentour, et utilisant la contamination pour obtenir, de fait, l’autorisation de mise en culture ! S’agit-il d’une manœuvre de plus des semenciers et lobbies pro-OGM pour les faire entrer coûte que coûte les OGM dans les pays qui n’en veulent pas ?
Nous refusons cette fatalité ! Et nous vous donnons le pouvoir de dire non en commençant par interpeller les marques qui utilisent encore des OGM dans la fabrication de leurs produits !
1. 20/04/2014
Je suis d'accord pour devenir un guetteur
Cordialement
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