Le Lot en Action. 18 décembre 2011 par Bluboux
En grève depuis le 28 novembre, les salariés de Radio France International dénoncent la gabegie de fonds publics orchestrée par ce gouvernement et la fusion de RFI avec France 24. Ceux qui voyagent en Afrique ou ailleurs connaissent le rayonnement de RFI et l’immense service qu’elle rend au public français et francophone.
Dans sa volonté de main mise sur les médias, Sarkozy a décidé de regrouper RFI, France 24 et TV5 dans une holding, l’AEF, présidée par Alain de Pouzillhac, premier pdg de l’audovisuel public à avoir été nommé directement par le chef de l’état (avec un salaire mensuel confortable de 37 000 euros) . En bon gestionnaire, ce même chef de l’état a donné le tempo d’une valse qui verra de nombreux directeurs de RFI et France 24 limogés, ce qui aura coûté la bagatelle de 10 millions d’euros d’indemnisations. L’affaire d’espionnage qui oppose Christine Ockrent au journal Marianne2 et à M. de Pouzilhac (1), actuellement en jugement, risque également de couter cher puisque l’AEF vient de provisionner un million d’euros pour faire face à une éventuelle condamnation.
Le premier plan de départ de 206 salariés à RFI a coûté à l’état 41.3 millions d’euros. Le prochain plan social de 126 salariés supplémentaires coûtera encore 27.5 millions d’euros. Le déménagement prévu de RFI a été chiffré à 24.5 millions d’euros, mais d’ores et déjà l’IGF, dans un rapport récent, affirme que cette somme ne sera pas suffisante.
Et pour couronner le tout, le Sénat vient de supprimer les crédits, dans le cadre du projet de loi de Finances rectificative pour 2011, dégagés pour financer le déménagement de RFI et la fusion avec France 24, qui s’élevaient à 44,8 millions d’euros !
C’est ce que l’on appelle une gestion en bon père de famille !
Quand on met en parallèle cette gabegie de fonds public (plus de 104 millions d’euros), qui servent à financer les caprices d’un chef de l’état et sa volonté d’asservir les médias, avec les propos de Valérie Pécresse à l’assemblée nationale, le 2 décembre dernier, qui proposait de boucler le budget du fonds destiné « à soutenir les communes pour l’acquisition de gilets pare-balles pour les polices municipales » en « ponctionnant » 2 millions d’euros sur le fonds pour le relogement d’urgence, il y a vraiment de quoi s’indigner…
Pour suivre le conflit qui oppose donc les salariés de RFI avec la direction de l’AEF, nous vous conseillons de vous rendre sur leur site : RFI Riposte
(1) L'affaire d'espionnage informatique ayant précédé le départ de Christine Ockrent de l'Audiovisuel extérieur de France (AEF) en mai, rebondit : Libération affirme, citant une enquête de police, que l'ordinateur de sa collaboratrice mise en cause a été modifié en interne. Le quotidien affirme aussi qu'Alain de Pouzilhac, PDG de l'AEF (qui chapeaute France 24 et RFI), était au courant depuis décembre dernier « et s'est bien gardé d'en faire état ». L'affaire avait débuté à l'automne 2010, après une fuite sur la gestion financière de l'AEF dans Le Canard enchaîné. Une collaboratrice de Christine Ockrent, Candice Marchal, avait ensuite été accusée d'avoir « aspiré des milliers de données sensibles en piratant les serveurs informatiques » de l'AEF, rappelle le journal. Mais, selon Libération, l'enquête de la Befti (Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information) « établit que les serveurs informatiques de l'AEF ont été placés dans l'ordinateur de Candice Marchal par le service informatique de l'AEF ».
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