Le Lot en Action n°51. 13 avril 2012 par Bluboux
Le projet de voie verte porté par le Conseil Général du Lot ainsi que la Communauté de communes du Grand Cahors est aussi dispendieux (25 millions d’euros) qu’incohérent. La mobilisation citoyenne qui a lieu semble porter ses fruits, puisque non seulement de nombreux élus des vénérables institutions mentionnées ci-dessus commencent à douter, mais les langues se délient et d’autres élus, responsables, tentent d’agir. C’est le cas de Jacques Borzo, le maire de Cajarc, qui a organisé une réunion publique le 4 avril dernier, sur sa commune, pour présenter son projet : remettre sur les rails le train touristique entre Cajarc et Bouziès. Une étude a été menée par la société LPC (Laocoon Patrimonium Conseils), en lien avec René Depasse (Quercy Rail Développement) et Jacques Faure de l’association Quercyrail.
« Le conseil d'administration de l'Office de tourisme de Figeac Communauté et les élus communautaires ne sont pas opposés à ce projet aux retombées économiques indéniables. Nous avons deux désirs communs : la préservation de nos ouvrages d'art ferroviaires et le développement touristique du territoire » a déclaré le maire de Cajarc. Si Monsieur Borzo précise que ce projet n’est pas une alternative à celui de la voie verte, puisque le train touristique s’arrêterait à Bouzies, en jonction avec cette dernière, il n’en demeure pas moins vrai qu’il torpille clairement toutes les idées fausses et la désinformation véhiculées par les élus qui défendent le projet de Miquel et Vayssouze, notamment sur le plan financier. « La voie verte, avec les travaux qu'elle imposerait, a été estimée à 25 millions d'euros, tandis que les aménagements nécessaires à la relance d'un train touristique coûteraient 300 000 euros » selon le maire de Cajarc (propos recueillis par La Dépêche)… Un petit tir, tout en finesse !
Serge Munté, élu local, président de l'agence Lot Tourisme et fervent défenseur de la voie verte, a réagi en faisant mine de ne pas percevoir le coup politique porté par Jacques Borzo : « Mais je ne suis pas opposé à une cohabitation de celle-ci avec un train touristique ! Les deux projets sont actuellement analysés par le Conseil Général ». Ben voyons Charles, Serge pardon, la mauvaise foi ne coûte pas grand-chose…
La position du GADEL
Ce serait une hérésie et un manque de perspicacité que de démanteler, à l’instar de ce qui s’est fait sur la ligne Cahors-Fumel, une voie ferrée qui a joué un rôle essentiel dans le passé et qui pourrait avoir une importance stratégique dans un proche avenir. Le projet de train touristique actuellement lancé et soutenu par le maire de Cajarc et plusieurs de ses collègues a le mérite de relancer un débat avorté suite à des décisions unilatérales.
Le mouvement citoyen de protestation a conduit le Conseil Général à engager une étude qui, si le cahier des charges n’est pas orienté, pourrait faire valoir d’autres options possibles que celle d’une voie baptisée « verte » qui ne serait en fait qu’un ruban de bitume supplémentaire.
De leur côté les cheminots qui défendent une réouverture de la ligne au fret ont également commandé une étude de faisabilité.
Nous espérons que des projets réalistes viendront se greffer sur celui du train touristique Cajarc/Saint-Cirq Lapopie (20 km) afin qu’une majeure partie, voire la totalité de la ligne ferroviaire, puisse être réhabilitée participant par là-même à la transition énergétique du Lot.
Cependant, quels que soient les projets à venir, le GADEL s’attachera à obtenir les contraintes environnementales nécessaires au respect d’un territoire fragile sur le plan écologique (site Natura 2000, ZNIEFFs…) et d’un cadre de vie à préserver.
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