Le Lot en Action. Par Bluboux
Une dépêche de l'agence Reuters datée du 29 juin 2009 nous apprend qu'un premier cas de résistance au Tamiflu, du laboratoire Roche, a été constaté en Suisse : "C'est le premier cas (de résistance) du H1N1", a déclaré à des journalistes David Reddy, chef de la cellule pandémie de Roche.
Cette dépêche, à l'heure où j'écris ces quelques lignes, n'est pas encore commentée dans la presse. D'ailleurs le sera t-elle ?
Les dérives du système libérale atteignent des sommets alarmants et ils sont en train de jouer avec l'avenir de l'humanité.
Pour bien comprendre les enjeux de santé publique en ce qui concerne la grippe cochonne, il convient de revenir et d'expliquer quelques points de cette affaire.
L'OMS a déclaré le niveau 6 de la pandémie, c'est à dire le niveau maximum. Qu'est ce qu'une pandémie ? Quelle différence avec une épidémie ?
Une épidémie est la propagation d'un virus sur un territoire limité, un pays, un continent.
Une pandémie est la propagation d'un virus sur l'ensemble des cinq continents.
Pourquoi la France, ainsi que tous les autres pays, restent au niveau 5 et refusent de passer au niveau 6 ? La différence entre ces deux niveaux tient dans les mesures de santé et de protections à prendre pour protéger les populations et freiner la propagation du virus. Et cette différence est énorme puisque le niveau 6 prévoit l'interdiction des rassemblement public, l'arrêt de presque tous les transports publics et la mise en place de nombreuses mesures d'urgences couteuses et contraignantes. On peut dès lors se poser la question de savoir qui a raison...
Le virus H1N1 (la grippe cochonne) est, pour l'instant, un virus très fortement contagieux mais avec un taux de mortalité très faible. Les mesures radicales prévues pour une pandémie sont lourdes de conséquences pour un pays, une économie, et si la mortalité prévisible est assez faible on peu comprendre que personne ne souhaite les appliquer tant que le virus n'aura pas muté.
Si l'on ajoute à cela le fait que l'OMS a un intérêt certain à déclaré la pandémie, puisque ses sources de financement dépendent des états et que ces contributions financières sont plus importantes quand il y a le feux !
Mais là où les choses se compliquent encore davantage, c'est que ce virus, actuellement concentré dans les pays du Sud, est en train de muter. La période de la grippe pour l'hémisphère nord arrive dans quelques mois. Quel sera t-il alors, avec quelle mortalité (on parle alors davantage de létalité, c'est à dire de pourcentage de décès par rapport au nombre de cas d'infection). Aujourd'hui personne ne le sait.
Un des seuls médicaments efficace est le Tamiflu, un anti-viral, mais à condition qu'il soit pris par la malade dans les 48 heures qui suivent sont infection. Etant donné que les premiers symptômes n'apparaissent que 24 heurs après, il ne reste donc que 24 heures pour prendre ce médicament de façon efficace. Après ce délai, le Tamiflu est totalement inefficace.
Connaissant ce « détail », on peut se demander pourquoi l'état français a commandé et en stock depuis trois ans 50 millions de boites de Tamiflu (la boite coute 10 euros, soit un demi-milliard qui ont été payés par la sécu...). Et comme ces énormes quantités de médicaments constituent un enjeu de santé publique, ils sont stockés sur des bases militaires (dans quelles conditions ? Le médicament est fragile...).
L'état vient à nouveau de commander d'énormes quantités de Tamiflu supplémentaire, ainsi que 100 millions de doses de vaccin. Ce vaccin a été mis au point en utilisant la souche du virus qui s'est répandu à partir du Mexique. Or celui-ci mute... Même les spécialistes doutent fortement de l'efficacité de ce vaccin sur le nouveau virus qui va arriver cet hiver... ah j'oubliais, coût de ces vaccins estimé à quelques deux milliards d'euros...
Oui mais que peut on faire d'autre me direz-vous ? Et bien il faut savoir qu'en cas de pandémie, on peut fabriquer très rapidement, dans de multiples petits laboratoire (quatre machines et deux techniciens) du Tamiflu. A peine plus compliqué pour les vaccins. Et les laboratoires concernés ne peuvent s'opposer à ce que les états applique cette clause.
Les presque trois milliards d'euros dépensés par l'état, au profit de quelques intérêts privés, auraient permis non seulement d'installer de multiples micro-labos de production, capable de fournir les médicaments nécessaires si besoin était, mais également de financer la modernisation des hôpitaux, leurs déficits, l'augmentation des capacités d'accueil, de régler les problèmes de manque de personnels de santé, des formations, etc...
Et maintenant retour sur cette dépêche de l'agence Reuters : 1er cas de résistance au Tamiflu. Le virus a muté... tous ces stocks d'anti-viraux ne vont probablement servir à rien.
Est de l'incompétence ou du détournement de fonds publics ?